Aéronautique : Gros investissement de Bombardier au Maroc

1,66 milliard de dirhams (200 millions de dollars) investis, 850 emplois directs créés et près de 4000 autres de façon indirecte : la société d’aéronautique canadienne Bombardier s’installe au Maroc. Déjà pressenti en mai, l’accord a été finalement signé, entre Salaheddine Mezzouar, ministre de l’Economie et des Finances, Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies et Guy Hachet, PDG de Bombardier Aerospace, mardi 16 novembre, à Rabat.

La mise en place progressive de l’ensemble du projet industriel s’étalera sur 8 ans. «Dans un premier temps, l’usine bombardier de Casablanca réalisera d’abord des composants et des structures simples comme les panneaux du plancher des avions», a indiqué la porte-parole de Bombardier Aéronautique Haley Dunne. Le site d’installation n’est pas encore déterminé avec certitude, mais la zone industrielle de Nouaceur, près de l’aéroport Mohamed V, à Casablanca, apparait comme le choix le plus probable.

L'atout Maroc

Le technopôle de Nouaceur a été désigné, en 2005, dans le cadre du Plan Emergence pour l’industrie au Maroc, pour concentrer les investissements étrangers dans le secteur aéronautique. Il emploie déjà plus de 8 000 personnes dans de grandes entreprises telles que Safran, Thales, EADS et Zodiac. Ce secteur, avec l’automobile et l’off-shoring, a été priorisé par l’actuel gouvernement. Selon les prévisions de 2005, le secteur devrait créer 10 000 emplois et 3 milliards de dirhams de valeur ajoutée, d’ici 2015.

Dans le cadre de ce plan, l’installation de Bombardier est donc une grande victoire pour l’Agence Marocaine pour le Développement des Investissement (AMDI) chargée d’attirer les investissements étrangers vers le Maroc et l’un des principaux négociateurs de l’accord. Le choix du constructeur canadien s’est porté sur la Maroc au terme de plusieurs étapes de réflexion. Le 5 mai, lors des assises de l’industrie, à Casablanca, alors que l’arrivée de Bombardier était évoquée pour la première fois publiquement, les options de développement canadien étaient les suivantes : une extension des opérations du groupe au Mexique, ou une implantation industrielle dans un pays émergent proche des marchés européens ou alors un élargissement de sa base fournisseurs dans cette zone.

La deuxième option a été finalement privilégiée. «Notre entreprise a pris du retard dans les écoutes sur les marchés émergents», estimait Guy Hachet, en mai. Le Maroc s’est donc trouvé en compétition avec la Turquie, la Tunisie et les pays d’Europe, rapporte la Gazette de Montréal «Il l’a emporté en raison de son engagement à développer le secteur de l’aviation», a expliqué Haley Dunne. Sa stabilité politique, en pleine période de révolutions dans les pays arabes, a également joué en sa faveur. La compétitivité du Maroc en matière de coûts de production et par l’environnement des investissements a également motivé le choix de Bombardier. Aucun détail n’a été donné sur les incitations offertes directement par le Maroc au constructeur canadien.