A la prison centrale d’Oujda, plusieurs détenus du Hirak de Jerada observent une grève de la faim depuis des jours. Ils protestent ainsi contre le verdict rendu en première instance et les condamnant à la prison ferme, contre leurs conditions de détention ainsi que le traitement du personnel pénitentiaire à leur égard.
L’information, rapportée par l’une des familles des détenus, a été confirmée à Yabiladi ce jeudi par Mohamed Benqada, l’un des avocats des militants. Leur défense devra d'ailleurs les rencontrer dans les prochains jours pour s’enquérir de leur état de santé.
«Le 17 janvier dernier, après que le verdict soit rendu, ils ont commencé leur grève de la faim», nous déclare l’avocat, évoquant par ailleurs un différend avec le directeur de prison. Egalement contacté par Yabiladi, Mustapha Selouani, membre de l’Union marocaine du travail (UMT) à Jerada, soutient que les détenus grévistes seraient «une dizaine, selon les récits qui se croisent». Il rappelle que devant la Cour d'appel, certains détenus ont vu leur peine baisser d’un an, tandis que d’autres attendent encore la décision des juges. «Nous espérons que le déroulement du procès sera plus équitable dans les phases à venir», nous déclare le syndicaliste.
Il y a exactement trois semaines, 18 militants du Hirak de Jerada ont été inculpés de deux à quatre ans de prison ferme chacun, après avoir comparu devant la chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel d’Oujda. Au total, 59 ans de réclusion ont été distribués sur ces détenus qui ont été séparés sur plusieurs centres de rétention entre Jerada et Nador, ce qui rend par ailleurs difficile pour leurs familles d’organiser des visites régulières.