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Grand Angle  

Lycées français à l’étranger : Un rapport sur la table du gouvernement

A deux mois de l’annonce d’une réforme des lycées français à l’étranger, la députée Samantha Cazebonne, ancienne chef d’établissement au Maroc et en Espagne, a remis un rapport au gouvernement, dans lequel elle préconise une réforme «en profondeur».

(avec MAP)
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Le lycée Paul-Valéry de Meknès. / Ph. Wikipédia
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Les doléances des parents d’élèves des établissements scolaires français à l’étranger sont désormais sur la table du gouvernement. Un rapport a en effet été remis, préconisant de réformer «en profondeur» le système qui les régit et de «repenser un fonctionnement vieillot», indique Le Figaro, repris par l’agence MAP.

Le rapport, qui regroupe les conclusions et autres recommandations d’une mission menée par la députée Samantha Cazebonne, ancienne chef d’établissement au Maroc et en Espagne, a été remis mardi 5 février au gouvernement en amont d’une réforme des lycées français de l’étranger que devra annoncer le président Emmanuel Macron d’ici le mois d’avril.

Le système souffre notamment d’une baisse des crédits publics qu’il tente de compenser par une hausse des frais de scolarité (plus 60% en dix ans), provoquant la colère des familles. En mars 2018, quatre associations de parents d’élèves au Maroc avaient envoyé un courrier au directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), Christophe Bouchard, pour faire part des dysfonctionnements qui subsistent et proposer des solutions. Elles se plaignaient des suppressions de postes et des recrutements caducs, entre autres.

Forte pression financière sur les familles

«Le nombre de postes supprimés unilatéralement par l’AEFE pour 2018 est de 180 (100 résidents et 80 expatriés dont près de 37 résidents pour le Maroc), soit 3% de l’effectif des titulaires dans le monde. Le plan total est de 512 postes sur trois ans, soit 8% de l’effectif des titulaires», écrivaient les signataires. A l’époque, la nécessité d’une «réforme en profondeur» de la gestion de l’AEFE avait déjà été soulevée, «notamment en réduisant les surcoûts des postes expatriés autres qu’enseignants».

De même, la solvabilité de ces lycées «n’est pas sans limites», comme le faisait observer déjà un rapport de la Cour des comptes en 2016, alertant sur la possibilité de fermeture de certains d’entre eux, ajoute Le Figaro. Un document qui avait d’ailleurs été mentionné dans le courrier des quatre associations de parents d’élèves : «Comme l’a rappelé le dernier rapport de la Cour des comptes, la pression financière sur les familles a atteint ses limites», soulignaient-elles.

Ce n’est pas la première fois que les lacunes et dysfonctionnements du système d’enseignement français à l’étranger sont pointées du doigt. En novembre 2017, Mounya Dinar Krisni, présidente de l’association des Parents d’élèves des établissements publics français au Maroc (PEEP), l’une des signataires du courrier adressé à l’AEFE, nous faisait déjà part de ses inquiétudes : «On commence à recruter des professeurs en contrat local, c’est-à-dire des gens qui n’ont pas été formés pour enseigner, mais quid de la pédagogie ? Quid de la qualité de l’enseignement ? Quid de la formation ? Est-ce que cette économie en vaut vraiment la peine ? Pas sûr.»

«Les parents pourraient aller voir ailleurs même si la scolarité reste abordable en comparaison des tarifs pratiqués par les réseaux des écoles britanniques ou américaines», affirme Samantha Cazebonne, évoquant une «forme de déni du risque concurrentiel» de la part de l’AEFE. La future feuille de route de la réforme des lycées français de l’étranger prévoit tout particulièrement la révision des modes de financement des coûteux enseignants français expatriés.

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