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Grand Angle

Un général algérien joue les médiateurs entre membres influents de la direction du Polisario

En février 2017, un général algérien à la retraite avait mené une médiation entre Brahim Ghali et Ould El Bouhali. Deux années plus tard, un autre général est investi de la mission de réconcilier Mohamed El Ouali Akeik et Bachir Mustapha Sayed.

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Bachir Mustapha Sayed (d) et Mohamed El Ouali Akeik. / Photomontage
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Vendredi 1er février, le siège de la représentation du Polisario à Alger a connu une activité qui sort de l’ordinaire. «En cause, la présence de trois hauts cadres de la direction du Front : Khatri Addouh, Mohamed El Ouali Akeik et Bachir Mustapha Sayed», nous confie une source. Un déplacement sur fond de tensions tribales entre les Rguibates et les Teknas.

«Depuis quelques mois, les problèmes entre Sayed, et Akeik se sont aggravés. Ce dernier accuse en effet le frère du fondateur du Polisario de vouloir prendre sa place et le marginaliser», explique-t-on de même source.

De profondes divergences qui, visiblement, ont dépassé le cadre des traditionnels clashs entre membres censés appartenir à la même équipe pour se muer en un conflit ouvert entre deux grandes tribus dans les camps de Tindouf. Si Brahim Ghali et Mustapha Sayed appartiennent aux Rguibates, Ouali Akeik fait, lui, partie des Teknas.

Quand les généraux algériens jouent les sapeurs-pompiers

Craignant que ces tensions n’affectent la situation sécuritaire dans les camps, l’Algérie a invité les deux parties à une rencontre urgente, compte tenu du contexte déjà tendue. En témoigne les accusations de corruption portées contre de hauts cadres de la direction, relayées par certains médias dans les camps.

Afin de parer au pire, un général de l’armée algérienne a été mandaté pour écouter notamment les griefs de Akeik et tenter de trouver un compromis.

«Dans l’ensemble, la réunion s’est conclue sur des promesses de la part du médiateur de répondre favorablement aux doléances des Teknas. L’hypothèse d’un large remaniement au niveau de la direction du Polisario est envisagée», nous rapporte notre source. Pour celle-ci, «le militaire s’est également engagé à convaincre Brahim Ghali d’accorder aux Teknas des places dans l’administration du Polisario aussi bien à Tindouf qu’à l’étranger».

Il est clair que l’Algérie ne souhaite pas en ce moment précis une escalade entre les deux grandes tribus de Tindouf alors que l’envoyé onusien pour le Sahara occidental, Horst Köhler doit commencer dans les prochains jours les premiers contacts directs en vue de préparer un nouveau round des pourparlers informels.

Souvent, les généraux de l’armée algérienne sont invités à circonscrire le feu des divergences entre les membres du Front Polisario. En février 2017, un général à la retraite avait mené une médiation entre Brahim Ghali et son adversaire Mohamed Lamine Ould El Bouhali, qui occupait le poste de «ministre de la Défense» du Polisario.

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