Belgique : Une étudiante marocaine à l’université de Lille II détenue en centre fermé

Rania Akrache, 19 ans, est étudiante en sciences politiques à l’Université de Lille II. Depuis dimanche, elle est au centre Caricole de Steenokkerzeel, après un vol de transit vers Bruxelles, faute de ligne directe entre Casablanca et Lille. La jeune marocaine est munie d’un récépissé de demande de titre de séjour français, qui ne permet d’atterrir qu’en France. Les policiers de l’aéroport de Bruxelles National l’ont isolée et interrogée.

Selon la RTBF, la sœur de la ressortissante évoque «des propos moqueurs, pendant qu’elle s’effondre en larmes et qu’ils en rigolent», comme lorsqu’on lui demande ironiquement si elle a besoin d’un traducteur. «La police belge de Zaventem la menace de rester dix jours dans la pièce en question si elle ne se résigne pas à signer le papier disant qu’elle passerait la nuit dans un centre de détention pour immigrés avant de reprendre un vol le lendemain pour Casablanca», déplore-t-elle. Contactée par le média belge, la police fédérale dit examiner les faits.

Pour les services consulaires marocains en Belgique, «les titres de séjour ne sont valables que dans le pays où ils sont émis et les ressortissants devraient être mieux informés». Fouad Mejloufi, attaché au consulat général du Maroc, explique à la RTBF qu’«il y a neuf chances sur dix pour que la jeune fille soit refoulée directement au Maroc sans passer par la France». Alors que Rania Akrache est au centre Caricole, sa famille reste sans nouvelles. «Ses copines se sont rendues très tard le soir au centre où elles ont pu la voir pendant cinq minutes seulement», indiquent ses proches à la même source, espérant que l’étudiante pourra rejoindre bientôt son université. Pour ce faire, il est fort probable qu’elle doive reprendre un avion depuis le Maroc.