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Interview

Abdellatif Maâzouz : « Le gouvernement actuel a réalisé 85% de ses promesses » [Interview]

Dans le cadre des législatives du 25 novembre, Yabiladi.com donne la parole aux acteurs politiques marocains. Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur et membre du Parti de l’Istiqlal dresse, dans ce premier entretien, le bilan du gouvernement sortant et revient sur le nouveau programme de son parti. Maâzouz n’exclut pas une alliance avec le PJD et tire à boulets rouge sur l'alliance de 8 partis désormais baptisée G8.

Publié
Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, en entretien à Yabiladi.com.
Temps de lecture: 5'

Yabiladi.com : Quel Bilan faites-vous  de l’exercice du gouvernement sortant ?

Abdellatif Maâzouz : Quand on fait un bilan, on compare d’abord les promesses et les réalisations. Notre gouvernement a réalisé 85% de ses promesses, sachant que nous n’avons pas accompli les 5 ans de notre mandat. Nous avons créé 120 000 emplois par an, même si c’est en deçà de ce que nous avions promis. Le SMIG s’établit à présent à 2800 dhs. Le taux de chômage, n’est pas descendu à 7% comme souhaité mais a baissé à moins de 9%. Et là, il faut surtout prendre en compte la conjoncture internationale qui n’a pas été favorable, notamment pour nos voisins européens. Mais le Maroc a essayé de diversifier ses partenaires en Afrique et en Asie et s’en est plutôt très bien sorti.

Nous avons plus que doublé les investissements publics en quatre ans. Nous en sommes aujourd’hui à quelques 80 milliards de dirhams. L’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen dans un contexte de flambée des prix figure également parmi nos réalisations. Car s’il n’y avait pas la Caisse des compensations, 700 000 familles de la classe moyenne allaient être déclassées vers la classe pauvre. Plusieurs autres domaines comme celui de la santé, de l’habitat ont également connu des améliorations considérables.

En tant que ministre du Commerce extérieur, quelles ont été vos actions pour favoriser l’essor des entreprises marocaines ?

Mon objectif numéro un était d’inculquer dans l’esprit d’entreprise marocain que «l’export c’est la solution». La démarche consistait d’abord à faire un travail de marketing sur les secteurs traditionnels mais aussi sur certains produits, notamment électriques et pharmaceutiques. Puis nous avons mis l’accent sur les marchés les plus porteurs et attirer les clients. Quant aux résultats, les chiffres parlent d’eux-mêmes : C’est la première fois, en plus de 25 ans, que les exportations marocaines connaissent une croissance de 30%. C’est la première fois aussi dans l’histoire du Maroc que les exportations ont contribué à hauteur de 3,2 points sur les 4,7% enregistrés en 2010. Au début des années 2000, la croissance démographique des entreprises exportatrices était de moins 2%, soit une moyenne de 75 entreprises. En 2010, nous en étions à 325 nouvelles entreprises exportatrices.

On sent donc un grand satisfecit de votre part. Toutefois, la grogne sociale est là, à l’instar des autres pays arabes même si l’ampleur n’est pas la même…

Ce qui se passe autour de nous ; l’ouverture de plus en plus grande de la société marocaine sur son environnement à travers les médias et bien d’autres facteurs, comme les discours politiques, font que les Marocains deviennent de plus en plus exigeants et leurs attentes, de plus en plus grandes. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’améliorations, au contraire. Le Maroc s’en sort bien comparé à des pays de son environnement immédiat.

Le Maroc fait face à de nombreux défis : l’application de la nouvelle constitution, les législatives… En tant que membre de l’Istiqlal, quelle doit être, selon vous,  l’attitude des politiciens pour relever ces défis et éviter une rupture entre la classe politique et le citoyen ?

Nous sommes en train de changer de mode de gouvernance, avec une opposition participative et constructive, qui ne critique pas uniquement pour critiquer.  Ce qui met donc la pression sur la classe politique et augmente ses responsabilités. A l’Istiqlal, nous avons pris en considération tous ces nouveaux facteurs. Notre programme s’articule autour de deux axes qui se basent sur la nouvelle constitution : la gouvernance et la dignité du citoyen. Notre programme économique et social vise à améliorer les conditions de vie des citoyens en faisant de la classe moyenne la partie dominante de la société et non celle démunie.

Le gouvernement dirigé par l’Istiqlal arrive en fin de mandat et vous voilà avec un programme encore plus ambitieux. Quelle sera la différence dans la pratique de l’actuelle équipe et celle future, si toutefois vous arrivez en tête des élections ?

Nous avons respecté le programme précédent à 85% avant même la fin de notre mandat. Nous honorons donc nos engagements. Avec la nouvelle constitution le mode de gouvernance a changé et les pouvoirs du gouvernement sont renforcés. En plus, le programme de l’Istiqlal est beaucoup plus réaliste que ceux de nos adversaires politiques. Notre programme est le seul qui met en face les objectifs et les moyens de les réaliser car nous avons l’expérience du terrain. Nous avons promis 5% de taux de croissance annuel et 170 000 emplois par an. Ce n’est pas facile à réaliser mais c’est quand même réaliste.

Un de nos internautes en Belgique (Chibani2) souhaitait justement vous signifier sa perplexité concernant l'alliance pour la démocratie regroupant 8 partis. Quelle est votre position concernant ce G8 ?

C’est bien d’avoir des alliances, mais il faut que le citoyen s’y retrouve. Les formations du G8 disent avoir un programme, pourquoi elles ne se présentent sur une seule liste ? Honnêtement, nous qui sommes dans la politique, avons du mal à comprendre cette alliance, je me demande comment le citoyen lambda peut-il comprendre quelque chose à ce mélange hétéroclite de partis de plusieurs courants. Le G8 ne clarifie pas les choses.

On parle de plus en plus d’un rapprochement entre le PJD et l’Istiqlal. Qu’en dites vous ?

Nous partageons certaines valeurs communes avec le PJD et nous respectons ce parti. Dans ma commune de Sefrou par exemple, je forme une majorité avec le PJD et le Mouvement Populaire. Cela dit, nous verrons, au lendemain des élections si cette alliance est possible, en fonction de nos approches et de nos programmes.

A bien observer la scène politique marocaine, on observe de «vieux partis» (Istiqlal, USFP…) inféodés à l’Administration et d’autres, dont une majorité compose le G8, sont dits de l’Administration. Reconnaissez-vous que le citoyen ne se retrouve pas dans ce schéma ?

Il n’y pas que des partis inféodés ou créés par l’Administration. Des partis ont émergé de la société comme l’Istiqlal et des formations de la gauche. Je conseille plutôt aux citoyens d’aller voter, de choisir le candidat du parti qui leur présente un programme clair et réalisable.

Le problème c’est qu’au niveau des citoyens, la classe politique est en perte de vitesse…

Je pense plutôt que c’est ce type de discours qu’on entend souvent dans les médias qui fait croire aux gens que les citoyens se sont détournés des formations politiques. Vous savez, la classe politique évolue en fonction de la pression des citoyens. En témoignent les chamboulements rapides observés depuis le début de l’année. Le citoyen doit observer le travail que font les élus de chaque formation et pourra ainsi la mesurer à sa juste valeur. J’appelle les jeunes à intégrer les partis et à les révolutionner.

Mais justement, un de nos internautes au Canada (Amir) vous interpelle sur le blocage dans certains partis. Il estime même que l'Istiqlal est un parti de notables où les personnes issues de milieu modeste n'ont pas leur place.

Je suis le parfait exemple de ce type d’ascension. Je suis le fils d’un simple pâtissier de Sefrou. J’ai fait mes études et grimpé peu à peu. Le problème des jeunes d’aujourd’hui c’est qu’ils sont pressés. Ils veulent devenir ministres ou être promus à des postes à responsabilités du jour au lendemain. L’Istiqlal est le parti du peuple et toutes les couches sociales s’y retrouvent. Ce n’est pas un parti de riche. D’ailleurs, nous rencontrons d’énormes problèmes pour financer notre campagne !!!

Parlons des MRE. La constitution leur accorde le droit de vote et d’éligibilité mais ce ne sera pas pour ces législatives. On a l’impression que le vote des MRE dérange ?

En fait ils pourront venir voter au Maroc ou bien par procuration. Il ne s’agit pas d’exclure les MRE du processus démocratique mais c’est plutôt lié à des raisons d’ordre technique.  

Un autre internaute en Belgique (Levraidevrai) pointe du doigt le travail des chargés des affaires économiques dans les représentations diplomatiques marocaines. Ils constitueraient plutôt des facteurs de blocages pour l’investissement au Maroc.

Ecoutez, il ne faut pas généraliser. J’en ai rencontré plusieurs et je compte même dans mon département d’anciens chargés économiques. Ces chargés d’affaires économiques ne peuvent pas régler les problèmes de tout le monde à distance. Ils sont très sollicités, mais je comprends également les réactions des autres citoyens.

Enfin, une question plus personnelle Monsieur le ministre. Vous n’êtes pas candidat pour ces législatives. Comment voyez-vous votre avenir politique ?

Je dirige actuellement la commune de Sefrou. On est satisfait de mon travail, mais on me reproche aussi de ne pas toujours être présent sur place. Mes responsabilités gouvernementales ne me le permettent pas. Après tant d’année, je pense qu’il faut plutôt laisser la place à d’autres.

PS : Certaines questions postées par les internautes rejoignent celles préparées par la rédaction. D’autres questions nous sont parvenues après l’entretien et n’ont malheureusement pas pu être adressées à Monsieur le ministre.

mauvais élève
Auteur : K3r
Date : le 24 novembre 2011 à 11h43
Lors d'un "travail de groupe" au collège, il y a généralement un excellent élève... et un cancre. Qu'arrive-t-il alors ? Le bon élève fait tout le travail pour s'assurer qu'il obtiendra son A habituel. Le cancre ne fait rien mais reçoit quand même le A qu'il n'aurait jamais pu décrocher tout seul.

C'est ça notre Gouvernement.

Malheureusement pour lui, le cancre doit se débrouiller seul la plupart du temps. Il doit réussir des examens dans ses autres matières... comme « Education et santé » première année" et "Cours de rattrapage sur « l’emploi des jeunes »". Lorsque le cancre n'arrive pas à passer en classe supérieure, il n'y a pratiquement rien à faire pour changer la note obtenue... mis à part repasser au stylo-bille le F afin de le faire ressembler à un B.

Malheureusement dans notre collège, l’excellent élève sèche ses cours et nous avons que des cancres.
Je suis déçu par la réponse de Monsieur Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur et membre du Parti de l’Istiqlal.
Auteur : Le vrai de vrai
Date : le 12 novembre 2011 à 21h36
Je suis déçu par la réponse de Monsieur Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur et membre du Parti de l’Istiqlal.
Au lieu de proposer des améliorations des services de nos chargés d'affaires en poste à l'étranger dans les domaines Économiques, culturels, juridiques, défenses des MRE, il a préféré les protéger et défendre certains corrompus, des incompétents, des fainéants, ou des individus qui sont souvent absents de leurs postes, et qui ne sont pas motivés.
Ils sont nommés pour travailler le Maroc et les marocains, pas pour leurs propres intérêts, et causer des dégâts pour tous, sauf pour leurs prestiges et leurs propres poches.
Dernière modification le 12/11/2011 21:41
le meme tkharbi9
Auteur : amir
Date : le 11 novembre 2011 à 19h09
"Je suis le parfait exemple de ce type d’ascension. Je suis le fils d’un simple pâtissier de Sefrou. J’ai fait mes études et grimpé peu à peu. Le problème des jeunes d’aujourd’hui c’est qu’ils sont pressés. Ils veulent devenir ministres ou être promus à des postes à responsabilités du jour au lendemain. L’Istiqlal est le parti du peuple et toutes les couches sociales s’y retrouvent. Ce n’est pas un parti de riche. D’ailleurs, nous rencontrons d’énormes problèmes pour financer notre campagne "


c'est justement ce genre de demagogie que les marocains n'en veulent plus et surtout les jeunes. tout le monde sait que ce parti et "l'autre" parti monopolisent la vie politique marocaine depuis 1956. la pseudo gauche marocaine a eu la jusice et la justice est corrompue. l'isti9lal l'education et regardons comment est l'enseignement publique au maroc.

quand a la chance des jeunes oulade acha3be d' avoir un jour l'occasion de gouter eux aussi a la tarte-politique marocaine elle est presque nule.

comtez les postes aux mains de la famille alfassi aoulidate acha3b....
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