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Grand Angle

Belgique : Tortures et insultes islamophobes contre les détenus d'une prison

Le pénitencier de Forest-Berkendael serait-il devenu « Abou Ghraib » en Belgique ? D’après des témoignages comparés par la commission de surveillance de cette prison, et rapportés par le quotidien Le Soir, des policiers auraient maltraité des prisonniers de Forest-Berkendael. Les faits ont eu lieu lorsque des policiers de Bruxelles-Midi, assuraient la relève des gardiens en grève, le 22 septembre et le 30 octobre.
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La Belgique aura-t-elle son « scandale Forest-Berkendael », en référence au celle de la prison irakienne d'Abou Ghraib en 2004 ? Le Parti socialiste belge a d’ores et déjà demandé selon l’agence de presse Belga, au Comité permanent de contrôle des services de police, appelé couramment « Comité P » de mener « une enquête rapide et approfondie », afin de déterminer les responsabilités. De même, la commission de surveillance de la prison de Forest-Berkendael a demandé selon Le Soir, l’ouverture d’« une enquête approfondie et indépendante » pour que « les responsables soient sévèrement sanctionnés ».

Que s’est-il passé dans ce centre de détention ? Le 22 septembre dernier, « la prison a été investie par les policiers de la zone de police de Bruxelles-Midi qui ont littéralement pris le pouvoir, dans l’établissement où ils ont fait régner la terreur. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à exercer des menaces sur les directeurs et les agents pénitentiaires qui, présents dans l’établissement, voulaient s’interposer », a expliqué l’avocat Réginald de Béco, président de la commission de surveillance de la prison de Forest-Berkendael.

Les « nouveaux gardiens » se seraient pris d’abord à un détenu « assez fragile sur le plan psychique ». Ce dernier désirait joindre au téléphone sa mère handicapée, afin de la prévenir de ne pas faire le déplacement le lendemain, pour la visite, supprimée en raison du mouvement de grève. Après avoir essuyé un double refus de la part des geôliers autoritaires, il a refusé de regagner sa cellule, mais il y a été contraint avec violence. « Plusieurs taches de sang au mur (…) témoignent de la violence des coups reçus, écrit la commission. (…). Appelé en urgence, à l’intervention du servant, le médecin de garde de la prison a constaté que l’interné se trouvait dans un état critique et a ordonné son transfert immédiat à l’hôpital. ».

Plus tard, le 30 octobre, des policiers qui se seraient substitués aux grévistes et cagoulés – pour ne pas être reconnus – ont déshabillé et tabassé un autre détenu sur le dos et les testicules. Toujours selon les témoignages, ils l’auraient obligé à répéter après eux « Le prophète Mohammed est un pédé » et « Ma mère est une pute ». Un détenu a été frappé avec une bouteille d’eau alors qu’un autre, qui a eu moins de chance a eu l’oreille déchirée.


Enfin, un dernier captif a subi la loi des « nouveaux maîtres » des lieux. Cette fois, les tortionnaires ont menacé de le faire passer pour un pédophile. L’homme a tenté de se suicider. « Il a craqué et s’est ouvert les veines (…). Ce n’est qu’à la reprise du travail, le lendemain à 6 h du matin, qu’un agent l’a découvert presque vidé de son sang », a écrit la commission.

La police de Bruxelles-Midi, qui est mise en cause dans cette affaire n’a pas réagit. Elle s’est contentée de signaler seulement que ces actes font actuellement l’objet d’une enquête menée par l’instance de contrôle interne de la zone de police.

On peut craindre de vives tensions au niveau de la population musulmane de Belgique (majoritairement originaire du Maroc) après ces actes de torture, rappelant la tristement célèbre prison de Abou Ghraib.

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