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Grand Angle

Maroc-UE : L'approbation de l'accord d'association déplaît fortement au Polisario

Quelques heures après le vote par le Parlement européen de modifications apportées à l’accord d’association entre le Maroc et l’UE, le Front Polisario a multiplié ses sorties médiatiques pour menacer d’ester en justice. Le mouvement de Brahim Ghali hausse également le ton contre les institutions européennes.

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Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario. / Ph. DR
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Le Front Polisario a condamné mercredi soir l’approbation, par le Parlement européen, d’un nouvel accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne, qui inclut explicitement le Sahara occidental.

Dans un communiqué relayé par son agence de presse, le mouvement a qualifié la décision d’«illégale», estimant que «le vote a été confirmé dans un environnement dépourvu de tout contrôle et de toute transparence». «Son résultat représente une atteinte directe, non seulement pour les défenseurs des droits de l’homme et le droit international, mais également pour le processus de paix sous l’égide de l’ONU que l’Union européenne prétend soutenir», poursuit le communiqué.

Celui-ci affirme que le Polisario «exhorte les États membres de l’Union européenne à reconsidérer ce vote non contraignant et à changer de cap immédiatement». Le mouvement séparatiste considère que cette décision «compromet les progrès et porte préjudice à l’issue des négociations politiques». «Il est absurde que l’UE nous demande régulièrement d’éviter les mesures qui saperaient ou porteraient préjudice au processus de paix, alors qu’elle prend volontairement une mesure aussi clairement déstabilisante contre les décisions de sa propre cour», dénoncent les partisans de Brahim Ghali.

«Plutôt que de saper le processus politique, comme le fait la décision d’aujourd’hui, nous exhortons l’Union européenne à élaborer une politique cohérente en faveur de la paix dans notre région. L’UE devrait différer explicitement la mise en œuvre de cet accord commercial et élaborer un plan d’utilisation du commerce comme incitation à la conclusion d’un accord de paix négocié.»

Communiqué du Front Polisario

Pour le Polisario, cette décision «ne survivra pas à l’examen juridique»

Tout en accusant l’UE d’exercer «une influence négative sur l’effort collectif international et [de] renforcer un statu quo insoutenable», le Polisario puise dans le champ lexical de la menace. Il promet ainsi de «poursuivre tous les recours légaux possibles pour renverser la décision illégale». «Nous lancerons une contestation judiciaire immédiate de cet accord. Nous sommes très confiants, appuyés par des avis juridiques, sur le fait que la décision européenne ne survivra pas à l’examen juridique», lit-on encore dans le communiqué incendiaire.

Dans le sillage du secrétariat général du Front Polisario, son représentant en Europe et son coordinateur avec la MINURSO n’ont pas manqué de brandir des menaces à l’attention des Vingt-Sept. Ainsi, le premier a promis d’ester en justice pour annuler cet accord. Mohamed Sidati a demandé à l’UE d’assumer ses responsabilités à la suite de ce vote.

Son camarade, M’hamed Khadad, accuse quant à lui les Vingt-Sept d’être impliqués dans le «pillage illégal des richesses naturelles du peuple sahraoui». Et le responsable du Polisario d’exprimer son regret devant cette «contribution à miner la paix et la stabilité dans la région et dans le monde, au lieu d’aider l’envoyé spécial de l’ONU au Sahara occidental, l’ancien président allemand Horst Kohler».

Pour rappel, l’Algérie s’est, elle aussi, exprimée sur le vote, par les eurodéputés, d’un nouvel accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne, qu’elle a qualifié de «journée funeste pour les institutions européennes et pour le droit international et le droit européen».

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