Le Maroc vient de se doter d’une nouvelle constitution qualifiée «d’avancée» et se prépare pour les législatives du 25 novembre pour, peut-être, entrer dans l’ère du «Maroc nouveau». Une nouvelle phase qui exige une élite à la hauteur pour accompagner les changements réclamés et promis. D’où le thème du débat organisé ce jeudi (3 novembre) par «Les Echos quotidien», «Quelle élite économique et politique pour le Maroc de demain ?». Pendant près d’une heure, Mbarka Bouaida, députée RNI ; Adil Douiri, du parti de l’Istiqlal ; Mohamed Horani président de la CGEM) et Karim El Aynaoui économiste, ont croisé leurs points de vue pour répondre à cette question.
«Il n’y pas de pays sans élites», a tenu à rappeler l’économiste Karim El Aynaoui. Seulement au Maroc, c’est le «renouvellement des élites» qui pose problème fait-il savoir. Adil Douiri de l’Istiqlal, dira lui que l’absence d’une élite politique n’est que le résultat de la création de «partis de notables», faisant certainement allusion au PAM fondé par Fouad Ali ElHimma et dont les bases reposent sur l’alliance avec les notables de la campagne.
L'élite en 3 C
Pour Horani, la société marocaine a plus que jamais besoin d’une élite politique mais aussi économique capable de jouer un rôle social. Le patron des patrons marocains donnera en ce sens la définition d’une élite avec trois C : «citoyenne, compétente et courageuse pour assumer ses choix». Pour sa part, Mbarka Bouaida, la jeune élue du Rassemblement national des Indépendants appelle «les partis politiques à s’ouvrir aux jeunes» mais aussi «ouvrir l’élite politique à l’élite économique» car les deux étant intimement liées.
Pour aider à renouveler l’élite marocaine, Horani propose de commencer le travail dès le bas âge et à «cultiver l’envie d’entreprendre dans les écoles, les collèges et dans les universités», mais surtout de «mettre la bonne personne à la bonne place» et se séparer de «la culture de la méfiance» qui dira-t-il est un véritable «problème au Maroc».
Associer les MRE
Le renouvellement des élites au Maroc passe aussi par une meilleure implication des Marocains résidant à l’étranger a fait savoir Mbarka Bouida. Seulement, cela suppose que l’Etat «change d’approche et les considère comme des acteurs incontournables du développement tout en mettant les moyens à leur disposition et ne pas les considérer uniquement comme une source de devises»