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Grand Angle

Ceuta : Un rapport pointe du doigt la précarité des travailleuses domestiques marocaines

Les inégalités et les violations des droits humaines visant les Marocaines travaillant à Ceuta sont nombreuses. Un récent rapport se penche sur celles qui gangrènent le travail domestique, pour lequel ces femmes-là traversent quotidiennement le poste-frontière.

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Photo d'illustration./Ph.DR
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L’Association pour les droits humains en Andalousie (APDHA) dénonce la précarisation des professions transfrontalières féminisées, dans son rapport intitulé «Les travailleuses domestiques à Ceuta», rendu public le 20 décembre.

Elles sont quelques 20 000 à 25 000 Marocaines à traverser quotidiennement la frontière érigée entre le Maroc et l’enclave de Ceuta. Parmi elles, «99% sont des employées de maison ou des porteuses de marchandises». Quant aux travailleuses de sexe, ne représentent qu’une infime partie, précise l’APDHA.

Plus loin, l’association affirme que «le travail transfrontalier - qu’il soit légal ou illégal - connaît surtout l’emploi de ressortissants issus de la wilaya de Tétouan, dans le secteur de la construction, de l’hôtellerie, du commerce atypique, du travail domestique et du travail sexuel».

Des inégalités qui perpétuent les violations de droits humains

Ce dernier rapport s’intéresse plus particulièrement aux travailleuses domestiques, qui ont intégré «l’économie souterraine qui a fini par constituer un élément transcendantal de la structure socio-économique de Ceuta», explique l’association dans le rapport, repris par le site local El Faro de Ceuta.

Elément transcendantal certes, mais dont le cadre est toujours miné de nombreuses violations, pointe du doigt l’APDHA. En effet, il s’agit d’une main-d’œuvre «dont les salaires sont inférieurs au salaire minimum légal» et qui, généralement, ne dispose pas d’un contrat de travail.

«Il y a des cas où des "filles" restent toute la journée dans les maisons de Ceuta, sans contrat, pour 200 euros par mois. Quelque chose d’impensable dans une autre ville, mais pour ces femmes c’est le seul moyen de subsistance pour tout un foyer.»

L’Association pour les droits humains en Andalousie (APDHA)

Dans cette situation, il y a ce que l’on pourrait appeler «une conscience sociale» qui se normalise. Néanmoins, l’association souligne que «lorsque les opportunités économiques reposent sur la marge de l’inégalité, celle-ci se perpétue et les violations de droit aussi».

Ainsi, il y a un «besoin urgent de remédier à l’inégalité et à la violation des droits humains dans la frontière», estime l’association. A cet effet, cette dernière préconise la mise en place d’un plan d’action afin d’éliminer l’arbitraire et des moyens de protection contre les abus et les violations de droits humains visant ces travailleuses, avec notamment une assistance en arabe et en espagnol qui soit accessible et confidentielle.

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