Pour rappel, Zakaria Moumni est détenu au Maroc depuis presque 14 mois. Il a été arrêté en septembre 2010 à l’aéroport de Rabat par les agents secrets de la police marocaine pour une affaire d’escroquerie. Il est accusé d’avoir escroqué deux Marocains en leur soutirant à chacun 1200 euros, en échange d’une promesse d’un contrat de travail en Europe.
Mais Zakaria Moumni a clamé son innocence aujourd’hui au tribunal. Il a nié connaitre l’identité de ces personnes qui l’ont accusé. Il a également ajouté qu’il a signé des aveux sous la torture, des actes de torture infligés par les agents de la DST, la Direction de la Surveillance du Territoire. "J'ai été torturé pendant quatre jours dans un lieu secret avant d'être présenté devant un juge. Je n'ai jamais vu ceux qui m'ont accusé", a-t-il expliqué au tribunal.
Après avoir été entendu, le juge a demandé à Zakaria Moumni s’il serait prêt à confronter les personnes qui l’accusent. Il répondra : "Mais bien sûr M. le juge. Je ne demande que ça depuis plus de 13 mois. Mon seul tort est d'avoir honoré le drapeau de mon pays en gagnant le championnat du monde".
Le tribunal a ainsi demandé que les deux accusateurs soient convoqués. La séance a été reportée au 15 décembre prochain.
De son côté, son épouse Taline Moumni continue son combat en France, avec le soutien de plusieurs associations comme Amnesty International, Human Rights Watch ou encore l’Association Marocaine des Droits de l’Homme, un combat pour clamer l’innocence de son mari. Elle multiplie les apparitions médiatiques. Elle était l’invitée hier de l’émission Ménard Sans Interdit sur I Télé dans laquelle elle est revenue en détail sur les actes de torture subis par son mari.
«Il a tout simplement été enlevé à l’aéroport. On l'a mis dans une voiture. On le recouvre d’une veste. C’est la police secrète qui l’emmène dans un endroit inconnu et il est resté les yeux bandés pendant 4 jours dans un centre de torture de la DST et il se fait torturé 4 nuits durant, 4 jours durant. Il a été électrocuté sur les tibias, battu avec des barres de fer, on l’a mis nu le premier jour, on l’a obligé à s’assoir sur ses genoux et dès qu’il vacillait un peu à cause de la fatigue, on le rebattait à nouveau. On ne cessait de lui répéter qu’il était à l’abattoir des hommes et qu’on pourrait le tuer et que personne n’en saurait rien, c’est ce qu’il a entendu durant 4 jours», a-t-elle raconté au présentateur Robert Ménard.
Affaire à suivre.