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Grand Angle

Attentat d’Imlil : La «ruralisation» de l’extrémisme au Maroc se confirme

Au lendemain des attentats du 16 mai 2003, le Maroc a mené une grande réforme du champ religieux. Avant Imlil, les communiqués du BCIJ annonçaient des interpellations à Zaouiat Chikh, Oulad Taïma, Midar ou encore à la commune Bou laâouane à El Jadida. 14 ans après ces actions, le monde rural en a-t-il bénéficié au même titre que les grandes villes ?

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Photo d'illustration / Ph. Hassan Ouazzani (Jeune Afrique)
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Acculé dans les grandes villes, l’extrémisme au Maroc a visiblement mis le cap sur les villages et les campagnes. Une «ruralisation» que l’assassinat à Imlil de deux touristes scandinaves a, sans doute, mis au grand jour. Une occasion idoine pour les sociologues et les experts en propagande des mouvements islamistes d’examiner le phénomène. Cependant, les annonces par le ministère de l’Intérieur sur démantèlement de cellules présumées terroristes indiquaient déjà un réel changement dans la carte des interpellations opérées par les éléments de la Direction général de la surveillance du territoire (DGST).

Les individus arrêtés au lendemain des attentats terroristes du 16 mai 2003 résidaient dans des quartiers populaires des grandes villes du royaume, comme Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech ou Fès. Par ailleurs, l’auteur de l’explosion de mars 2007 dans un cybercafé à Sidi Moumen habitait la grande métropole. Il en est de même pour les deux frères qui se sont fait exploser en avril de la même année non loin du centre culturel américain.

Daesh a-t-il favorisé cette «ruralisation» de la radicalisation du Maroc ?

Il y a lieu de noter que les recruteurs de Daesh ont trouvé dans les campagnes et autres villages un vivier inestimable pour renforcer leurs rangs de nouveaux combattants, certes. Mais il est difficile d’avancer une date précise de cet «exode» de l’extrémisme marocain des grands espaces urbains vers le monde rural. Ainsi le 14 octobre 2017, le ministère de l’Intérieur annonçait le démantèlement d’une cellule terroriste proche de Daesh, dont les membres résidaient à Zaouiat Chikh, Sidi Bennour, Sidi Hrazem et Demnat. C’était loin d’être un cas isolé.

Le 27 janvier de la même année, les éléments du Bureau central d’investigations judiciaires mènent des arrestations à El Gara, la commune Bou Laâouane (située à El Jadida) et Douar Maâtallah à Taza. Et le 18 juillet 2018, un autre  coup de filet dans les milieux de Daesh a été opéré par les éléments de la BCIJ à Zaouiat Chikh et Oulad Taïma. La même tendance se confirme en juillet 2018 par une arrestation enregistrée à Midar (province de Driouche). En décembre de la même année, c’est au tour d’Aït Melloul de s’ajouter à la liste.

Cette «ruralisation» de l’extrémisme devrait interpeller les tenants du champ religieux pour lancer une réforme destinée cette fois-ci aux habitants de nos campagnes enclavées, identique à celle ayant suivi les attentats du 16 mai 2003.

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