Lobbying : les concessionnaires auto tentent de faire plier le gouvernement

Annoncé le 21 septembre dernier, le projet de la loi des finances pour 2012 comporte une nouveauté qui n’est pas du goût de tout le monde : le prix de la vignette augmente sensiblement pour les véhicules de plus de onze chevaux de puissance fiscale. 
La puissante association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM) est contrariée : d'après eux, l’augmentation des prix entrainerait la chute des ventes. «Elle peut paraitre insignifiante pour l’Etat, mais va à coup sûr peser sur les décisions d’achat des consommateurs. Cela, au moment même où l’on cherche à développer les ventes», avance-t-on du côté de l’AIVAM. Présidée par Mohamed Amal Guédira, on retrouve parmi les membres de l’AIVAM des concessionnaires tels que Jaguar Maroc, Bavaria Motors, ou encore Auto Nejma Maroc. 
En effet, dès le 1^er janvier 2012, les véhicules de onze chevaux à quatorze chevaux à essence devront payer la vignette à 3000 dhs, les mêmes à gasoil payeront 6 000 dhs.
La facture est encore plus salée pour les voitures de plus de quinze chevaux : les tarifs doublent. Ainsi, les automobiles à essence payeront la vignette 8000 dhs, et 20 000 dhs pour celles qui roulent au gasoil. 

Une facture bien salée

Les droits de timbre pour la première immatriculation vont également connaitre une hausse remarquable. Pour les véhicules de moins de 14 chevaux, les tarifs vont tripler. Les automobiles de plus de 14 chevaux paieront, pour leur part, le quadruple de ce qu’ils payent actuellement.
Autre disposition qui fâche : après l’interdiction d’import des voitures de plus de 5 ans en 2011, cette fois-ci, dès janvier 2012, ce sont les véhicules de plus de 25 ans qui sont ciblés. Exonérées de vignette actuellement, ces voitures vont devoir s’en acquitter désormais. Seules les voitures de collection sont épargnées.
Cette dernière nouveauté n’est pas pour déplaire à l’AIVAM, puisqu’elle pourrait plutôt favoriser les ventes de voitures neuves. Ce seront plutôt les retraités MRE qui vont devoir payer la note quand ils voudront rentrer au pays avec leurs voitures, mais personne ne pourra faire du lobbying pour faire baisser la facture.
Par contre, pas question de se laisser faire pour l’AIVAM. L’association compte bien faire pression sur les autorités. L’AIVAM prépare en ce moment même un réquisitoire qu’elle devrait adresser aux autorités dans les jours qui viennent, en vue de changer ce projet de loi.