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Grand Angle  

Nasser Bourita : «Nous avons besoin d’écrire notre propre histoire de la migration africaine»

Le chef de la diplomatie marocaine et président de la Conférence intergouvernementale a annoncé la signature, ce lundi à Marrakech, de l’accord de siège pour la mise en place de l’Observatoire africain pour la migration et le développement.

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Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. / Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
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«Pour la première fois, la communauté internationale adopte un pacte relatif à la migration», a affirmé ce lundi à Marrakech le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. «Une première puisque ce document viendra combler un vide en la matière», a-t-il ajouté lors d’une déclaration à la presse en marge de la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte de Marrakech sur les migrations.

Le Pacte de Marrakech adopté par 123 pays

«Il s’agit d’un document politique, de référence, qui exprime la volonté de la communauté internationale à traiter la migration en tant que question mondiale, coopération internationale et dialogue», a-t-il précisé, estimant que ce pacte «ne peut qu’inspirer les Etats à mettre en œuvre des politiques nationales».

Rappelant que cette adoption coïncide avec la Journée mondiale des droits de l’Homme – ce qui lui donne «une signification particulière» –, le chef de la diplomatie marocaine a précisé que «les réseaux de traite des êtres humains sont considérés comme criminels, contrairement au migrant qui est un humain jouissant de droits».

Nasser Bourita a indiqué que 123 pays ont adopté le Pacte ce lundi, rappelant toutefois que certains Etats qui ont été présents durant le processus, l’ont négocié et amendé, ne sont finalement pas venus pour cette «adoption formelle».

«Nous espérons que lorsqu’ils verront l’implémentation du Pacte de Marrakech, ils comprendront qu’il y a eu des malentendus et des fake news sur ce document, qui n’est pas contraignant et respecte la souveraineté des pays.»

Nasser Bourita

L’Afrique doit faire face aux fausses informations

Le président de la Conférence intergouvernementale, élu ce lundi, a insisté sur le fait que «le multilatéralisme ne peut pas se faire à la carte». «Les questions transnationales ne peuvent être réglées que par le dialogue et la coopération. Il est important qu’une question comme la migration puisse être traitée dans un cadre de coopération internationale», abonde-t-il.

Quant à la position du continent africain, Nasser Bourita a rappelé que «l’Agenda africain a été la référence sur laquelle le Maroc s’est basé en contribuant à ce pacte». «Je pense qu’une première réponse sera apportée aujourd’hui par [l’Afrique à travers] la signature de l’accord de siège pour la mise en place de l’Observatoire africain pour la migration et le développement», a-t-il annoncé. «Si l’Afrique ne développe pas sa propre base de données, ses statistiques et sa lecture par rapport à ce phénomène, elle ne pourra pas faire face aux fausses informations qui sont en train de circuler».

«Nous avons besoin d’écrire notre propre histoire de la migration africaine et le premier élément de réponse est cet observatoire», a-t-il conclu.

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