Après des mois de crise financière, des demandes de réductions fiscales restées sans réponse, la RAM a fini par rallier l’Etat marocain à sa cause. Le Roi Mohamed VI a fini par mettre la main à la poche via le Fond Hassan II pour le développement économique et social : une recapitalisation de la compagnie à hauteur de 1,6 milliards de dhs. L’Etat procèdera au versement de 400 millions de dhs maintenant, et le reste sera injecté l’année prochaine.
Une largesse royale
Cette largesse royale est soumise à conditions. En effet, une restructuration de la RAM est nécessaire. La RAM est tenue de rationaliser ses moyens et ses ressources humaines en réduisant ses coûts d’exploitation. Le plan de redressement contraint la compagnie à focaliser son activité sur le transport aérien, à en externaliser d’autres comme l’assistance au sol et la maintenance des appareils. La RAM devra également se délester de dix avions afin de réunir la somme nécessaire pour renouveler sa flotte. Le «départ en retraite» de 1 560 employés est également prévu, et la compagnie ne gardera que 400 de ses pilotes.
Il faut sauver la RAM
Ce plan de sauvetage de la RAM, qui était au bord de la faillite, entre dans le cadre d’un accompagnement de la compagnie dans son programme d’investissement : 9,3 milliards seront injectés par l’Etat sur une période de 5 ans, de 2011 à 2016. Objectif : la RAM vise à garder sa place de première compagnie africaine pour les liaisons Europe-Afrique en développant son réseau international et sa flotte. En effet, d’ici 2016, la RAM souhaite se doter de trente nouveaux appareils.
Que de bonnes intentions. Seul hic, ce plan global de restructuration se fera sous la houlette de Driss Benhima qui restera PDG de la compagnie. Un PDG qui a dirigé la compagnie sans pouvoir la sortir de la crise serait-il apte à assurer son redressement ?