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Grand Angle

Restitution d’œuvres d’art : Le Maroc prépare la liste des pièces concernées

Après réception d’un rapport d’experts sur les œuvres d’art d’Afrique encore en possession de la France, le président Emmanuel Macron a annoncé la restitution d’objets au Bénin. Si l’initiative concerne essentiellement les pays subsahariens, l’Afrique du Nord pourrait également entreprendre des démarches.

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Photo d'illustration / Ph. DR.
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Le 23 novembre dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé la restitution de 26 œuvres d’art au Bénin, sur la base d’un rapport élaboré par les deux experts Bénédicte Savoy et Felwine Sarr. La question fait désormais débat dans plusieurs pays d’Afrique et le Maroc est bien concerné par cette initiative. TV5 Monde a affirmé en effet que le royaume serait «l’un des rares pays à envisager une procédure officielle de restitution d’œuvres auprès du gouvernement français».

Contacté ce vendredi par Yabiladi, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM), rétorque cependant qu’«il ne faut pas aller trop vite en besogne». «L’Etat marocain est d’abord en train d’identifier les œuvres qui sont en France, explique-t-il. Après les lister, en accord avec le ministère de la Culture que je vais voir la semaine prochaine, nous allons évidemment suivre les procédures pour les restituer».

Si un processus suivra bien son cours sur la base de cette liste, Mehdi Qotbi souligne que «l’on parle de restitution, mais nous n’avons pas subi une colonisation française au même degré que les pays d’Afrique subsaharienne» et que de ce fait, «le patrimoine du Maroc est relativement préservé». Afin de négocier en tout cas un retour certaines de ces œuvres, le président de la FNM indique à Yabiladi qu’une commission sera constituée pour faire le travail d’inventaire.

Des questions sur les garanties «Facilities report»

«Il faut rester vigilants lorsqu’il s’agit de restitution, car la culture doit être partagée et découverte par toutes les générations», selon le responsable. «On ne peut pas connaître les cultures arabes ou musulmanes si on ne les montre pas dans les musées à travers le monde». Mehdi Qotbi sous-entend là que «la symbolique de la restitution est belle, mais il faut d’abord savoir si les musées des pays d’Afrique concernés sont assez équipés pour recevoir ces collections».

Ainsi, les civilisations sont préservées lorsque les personnes qui y évoluent connaissent leur histoire et se l’approprient dans le sens où ils l’étudient, l’enseignent, la transmettent et la développent dans une approche de proximité. Mais pour Mehdi Qotbi, «la question qu’il faut se poser est relative au Facilities report, c’est-à-dire les garanties de standards où ces objets sont conservés ainsi que l’équipement de ces espaces de préservation, pour la durabilité du partage de ce patrimoine humain». Selon le président de la FNM, «le Maroc en dispose aujourd’hui grâce à une dynamique, mais avec l’Afrique du Sud, ce sont peut-être les seuls pays du continent qui sont actuellement équipés à cet effet».

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