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Grand Angle

Le Maroc se prépare-t-il à interdire en février la contrebande avec Melilla ?

Après la fermeture, en août, de sa frontière commerciale avec Melilla, le Maroc pourrait serrer la vis à la contrebande.

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Femmes transportant des marchandises de contrebande entre l’enclave espagnole de Melillia et le Maroc / DR
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Le Maroc s’achemine-t-il vers l’interdiction définitive de la contrebande avec Melilla ? Les commerçants de Melilla redoutent une telle perspective. Février prochain pourrait connaitre l’entrée en vigueur d’une telle mesure. C’est du moins ce qu’annonce Abdeslam Mohamed, le président des Commerçants de la frontière de Melilla (ACSEMEL), dans des déclarations à la publication El Faro.

Il a dit recueillir l’information «d’une association de négociants du pays voisin» opérant à Nador. L’ONG, ajoute-t-il, aurait été avertie par la douane marocaine.

Le n°1 de l’ACSEMEL prend très au sérieux ses nouvelles en provenance du Maroc. «Au début, l’affaire de la fermeture de la douane commerciale de Beni Ensar était évoquée sous forme de rumeurs qui par la suite se sont confirmées», s’est-il rappelé non sans regrets.

Tout en reconnaissant la marge de manœuvre réduite, arguant que le Maroc étant un pays souverain, Abdeslam Mohamed a invité l’exécutif Sanchez à se mobiliser pour défendre les intérêts économiques de Melilla.

La contrebande génère 1.200 millions euros par an

«L’Espagne ne peut pas rester les bras croisés. Elle doit dialoguer et négocier avec le pays voisin pour que Melilla ne soit pas négativement impacté par les décisions des autorités marocaines», a-t-il lancé au pouvoir central.  

La possible fermeture définitive de la contrebande aurait un coût social. 200 travailleurs autonomes chargés du transport des marchandises seraient directement menacés de perdre leur emploi. A ce chiffre pourrait s’ajouter les 1.500 personnes qui en seraient affectés indirectement, alerte Abdeslam Mohamed.

Le responsable brosse un scénario apocalyptique, parlant «de fermeture, de licenciements. Ca peut être catastrophique». Et d’affirmer que la contrebande rapporte annuellement 1.200 millions euros (13 milliards de dirhams) à l’économie locale.

En revanche côté marocain, il est difficile d’apporter une estimation des retombées de cette activité. Pour le moment, ce qui est chiffré, ce sont les pertes d’environ 12,5 milliards de dirhams pour l’Etat marocain. Un chiffre annoncé par la députée du PJD, Boutaina Karrouri, à l’occasion de la séance des questions orales du 29 janvier 2018 à la Chambre des représentants. 

Au cours de cette même séance, le ministre de l’Intérieur marocain a révélé envisager une alternative à la contrebande, notamment après les bousculades mortelles aux passages de Tarajal 1 et 2. Abdelouafi Laftite a expliqué que son département tente de «trouver des solutions qui satisferaient toutes les parties», reconnaissant que «le problème est très compliqué avec différents partenaires et des intérêts contradictoires».

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