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Grand Angle

Maroc-Afrique du sud : Le gouvernement Ramaphosa justifie le blocage diplomatique

L’Afrique  du sud a exhumé une vieille «requête» datant de 2004 pour justifier son rejet de la normalisation de ses relations avec le Maroc. Retour à la case départ ?

Publié
Brahim Ghali et Cyril Ramaphosa / Archive - DR
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De nouveaux obstacles se dressent dans les relations entre le Maroc et l’Afrique du sud. La normalisation si souhaitée du côté de Rabat semble être renvoyée sine die. Et pour cause, Pretoria a mis une condition au retour de l’ambassadeur du royaume à Pretoria, nommé à l’occasion du conseil des ministres du 20 août.

Le prétexte soulevé par l’exécutif sud-africain est bizarre. Mxolisi Nkosi, le directeur général au ministère des Affaire étrangères, a exhumé une vieille demande datant de 2004 pour justifier le refus d’une relance des relations, comme convenu au terme de la réunion de novembre 2017 à Abidjan entre le roi Mohammed VI et l'ancien président Jacob Zuma. Dans des déclarations à la presse, le responsable affirme que le gouvernement marocain a ignoré une demande portant sur la nomination d’un ambassadeur à Rabat.

«Le point de départ de toute normalisation dans les relations entre Rabat et Pretoria doit être la réponse du Maroc à une requête faite il y a 14 ans par l’Afrique du sud», a-t-il exigé. Et d’ajouter que «la balle est dans le camp du Maroc».

En effet, le contexte qui prévalait en 2004 ne permettant guère de hisser les liens diplomatiques entre les deux pays au niveau des ambassadeurs. En cause, la reconnaissance, le 15 septembre 2004, par le gouvernement de Thabo Mbeki de la «RASD». Suite à cette décision, à l’initiative du royaume, les relations ont été réduites au rang de chargé d’affaire bien que les Sud-africains avaient souhaité le maintien des rapports.

L’ANC encore dans le flou

La nouvelle sortie du directeur général au ministère des Affaire étrangères est révélatrice des divisions au sein de l’ANC sur la politique marocaine à suivre. Deux approches s’affrontent : une pragmatique qui plaide pour une coopération avec le royaume et une autre résolument pro-Polisario qui rejette toute normalisation.

Deux récents événements expriment en effet cette opposition : D’un côté, la visite le 19 octobre à Rabat de la présidente de la Chambre des représentants en Afrique du sud, Baleka Mbete et de l’autre ces déclarations de Mxolisi Nkosi.

Par ailleurs, le départ le 28 février dernier de Maite Nkoan-Mashabane de la tête du ministère des Affaires étrangères pour occuper le département du Développement rural et de la Réforme agraire a constitué un coup de frein dans le processus de normalisation.

L’ancienne chef de la diplomatie s’était rendue le 4 février au Maroc pour prendre part à une conférence ministérielle placée sous le thème : «Agenda africain sur la migration». A Rabat, Mme Mashabane avait eu, d’ailleurs, des entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

L’Afrique du sud occupera à partir du 1er janvier 2019 et jusqu’au 31 décembre 2019 un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité.

Histoire (récente) des relations diplomatiques Rabat-Pretoria

Pour mémoire c’est en 1992 que les deux pays avaient établi leurs relations diplomatiques. Elles enregistreront un bon en avant en 1994 suite à l’investiture du président Nelson Mandela. Dans la foulée, le royaume décidait d’élever au niveau d’ambassade son bureau à Pretoria.

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