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Grand Angle

Maroc : Un vautour fauve capturé près de Ouarzazate ?

Des photos montrant un vautour fauve qui aurait été capturé par des Marocains à Imgharane, près de Ouarzazate, circulent depuis mercredi. Si certains défendent les auteurs des clichés, affirmant qu’ils ont sauvé l’oiseau, d’autres dénoncent la maltraitance d’une espèce protégée par la loi et interdite de chasse.

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Le vautour fauve qui aurait été capturé près de Ouarzazate. / Ph. Facebook
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A Imghrane, dans la préfecture de Ouarzazate, un nouveau cas de vautour fauve capturé par la population a été signalé. Sur Facebook, la page «Emghrane Ouarzazate» a publié mercredi la photo de deux Marocains tenant un griffon par les ailes.

Ses administrateurs ont vite démenti le commentaire d’une personne accusant les deux individus d’avoir abattu une espèce protégée. Dans un commentaire, ils expliquent que «les deux Marocains ont sauvé l’oiseau». «Ce genre d’oiseaux se suicident à la fin de leur vie et celui-ci a probablement fait une tentative», poursuivent-ils. Et les administrateurs de la page d’indiquer qu’ils ont «posté les photos pour alerter les autorités».

La photo reprise par la page Facebook «Emghrane Ouarzazate». / Ph. DRLa photo reprise par la page Facebook «Emghrane Ouarzazate». / Ph. DR

S’ils qualifient l’oiseau de «buse», c’est-à-dire de faucon, il s’agit en réalité d’un vautour fauve. Contacté par Yabiladi, l’ornithologue Imad Cherkaoui confirme cette information. «C’est un vautour fauve, un oiseau appartenant à la famille des vautours, considérés comme des éboueurs, c’est-à-dire qu’ils nettoient l’écosystème des maladies puisqu’ils consomment des cadavres en décomposition», nous explique-t-il. A la question concernant la «théorie du suicide», notre interlocuteur, amusé, apporte des précisions.

Espèce protégée et interdite de chasse

«Ce qui est avancé est complètement faux. Ce n’est pas vrai que les oiseaux se suicident à la fin de leur vie», précise-t-il.  De plus, «toutes les espèces de rapaces sont protégées selon l’ancien décret royal datant de l’époque coloniale».

«C’est une espèce devenue extrêmement rare au Maroc, parce qu’elle ne niche plus à cause de plusieurs menaces liées à l’homme. La majorité des vautours fauves qu’on aperçoit de temps en temps au Maroc immigrent depuis l’Espagne en hiver.»

Imad Cherkaoui

Pour l’ornithologue, «les gens affirment que les rapaces tuent leurs poulets ou leur bétail, ce qui est faux également». «C’est une fausse idée répandue parmi les Marocains parce que les vautours sont des oiseaux nécrophages qui ne chassent jamais», enchaîne-t-il.

Le cas de ce vautour fauve n’est pas isolé. En novembre 2016, des braconniers avaient capturé et maltraité un autre vautour fauve, avant que leurs photos ne circulent sur le net. Ils avaient posé fièrement avec leurs fusils de chasse, en exhibant les larges ailes de leur proie. Un autre vautour avait eu plus de chance, le même mois, grâce à des activistes qui l’avaient sauvé à Krouchen, situé à 60 km de Khénifra.

Pour rappel, tous les rapaces sont protégés par la loi marocaine et les traités internationaux que le Maroc a signés et ratifiés, à l’instar de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, appelée aussi Convention de Bonn.

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