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Grand Angle

France : Dénoncer un sans-papiers peut vous rapporter 50 euros

Le pays des droits de l’Homme est prêt à tout pour expulser de son territoire les étrangers sans-papiers. Après la période Hortefeux, les autorités ont décidé de rémunérer de 50 euros toutes personnes qui pourraient dénoncer un sans papiers.

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Un angolais en voie d'expulsion à Lyon
Temps de lecture: 3'

«Monsieur, sommes-nous encore en France ? Il nous arrive d'en douter, quand nous circulons dans les rues de Pau. C'est un scandale, beaucoup en ont assez de voir ces profiteurs se gaver pendant que d'autres restent le ventre creux».

Cet extrait de lettre ne date pas des années 2000 mais du 5 janvier 1943. Elle a été écrite par un Français qui dénonce aux autorités françaises de l’époque la forte présence de juifs à Pau. Il ne lésine pas sur les mots et invite le secrétariat des questions juives à prendre des mesures pour diminuer le nombre de juifs dans sa ville.

Un quart de siècle plus tard, les étrangers sans papier ont pris la place des Juifs et sont devenus la bête noire des autorités françaises. Elles sont prêtes à tout pour mettre dehors ces personnes considérées comme des brebis galeuses. Les images les plus violentes des expulsions des sans-papiers restent certainement celles d’août 1996. Cet été, 300 sans-papiers africains s’étaient réfugiés dans l’Eglise Saint Bernard à Paris pour obtenir la régularisation de leur situation. Pour les déloger, les policiers mobilisés n’avaient pas hésité à ouvrir la porte de l’établissement religieux avec des haches et expulser les sans-papiers en les bousculant sauvagement et en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ces expulsions avait fait notamment de l’actrice Emmanuelle Béart, l’une des figures emblématiques et médiatiques de la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Ni la gauche, ni Emmanuelle Béart n’ont empêché les premières expulsions quelques jours après l’assaut de l’église.

Le chasseur de sans-papiers

Les expulsions de sans-papiers ont augmenté lorsque Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République. Fils d’un immigré hongrois arrivé en France sans-papiers et sans chaussures, Nicolas Sarkozy a fait de la chasse de l’étranger sans-papiers son principal cheval de bataille. En revanche, le politicien qui a le mieux incarné cette haine de l’étranger, c’est son ami et bras droit, Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. En 2007, il s’était fixé comme objectif d’expulser 25 000 clandestins du territoire français. Si cet objectif n’était pas atteint par les préfectures, il allait jusqu’à convoquer certains préfets pour leur demander de renvoyer plus d’étrangers. Une politique du chiffre qui a très vite donnée lieu à de véritables rafles sadiques de sans-papiers dans les rues, les métros, les écoles, les universités et parfois même dans les Restos du Cœur. Sans oublier les innombrables personnes françaises ou en règle qui ont été victimes d’arrestation au faciès.

Cette chasse aux sorcières a encouragé, d’autre part, la dénonciation gratuite des clandestins par des patrons d’entreprises, des agences d’intérim, des assistantes sociales et à l’époque, même l’ANPE et les Assedics collaboraient à cette politique puisqu’ils n’hésitaient pas à transmettre à la préfecture une photocopie de la carte de séjour d’un travailleur étranger, même s’il était en règle et sans l’en informer.

Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis balance freelance

Aujourd’hui Brice Hortefeux n’est plus ministre. Mais cette politique de la chasse aux clandestins persiste de manière plus discrète. Le moyen utilisé par les autorités est désormais la dénonciation payante. C’est ce que relate le journaliste du Figaro Christophe Cornevin dans son livre «Les Indics», sorti aujourd’hui. Il révèle qu’il existe un service confidentiel et encore méconnu du public : le Service Interministériel d’Assistance Technique, un service appartenant au Ministère de l’intérieur et situé dans les Hauts de Seine. Objectif : non pas réparer les ordinateurs mais plutôt recruter des taupes et des informateurs, des balances qui vont être les yeux et les oreilles de la police nationale. A ce jour, selon l’auteur du livre, la base de données de ce service confidentiel compterait 1700 indics. Mais être une balance n’est pas un travail à temps complet. C’est plutôt de l’ordre du freelance. Les tarifs sont fixés très clairement et dépendront de qui vous pourrez dénoncer. Ainsi, dénoncer un clandestin vaut 50 euros, refiler l’adresse d’un couturier chinois, pas trop bavard mais beaucoup trop productif, cela rapporte 300 euros. Le jackpot peut être décroché au cas où une taupe donne des informations sur une affaire d’envergure internationale.

L’arroseur… finalement arrosé

Si aujourd’hui dénoncer un clandestin vaut 50 euros, la réelle question qu’il faut se poser est de savoir si, au final, ce n’est pas la France qui en prend pour son grade à trop vouloir expulser les étrangers. En 2008, la Cimade, l’Association d’Aide aux Migrants avait estimé que les expulsions d’étrangers vers leur pays d’origine coûtaient à la France, 533 millions d’euros. Une expulsion revient à 27 000 euros, ce qui équivaut à près de 20 mois de salaire pour un smicard. Dans ces chiffres, plusieurs dépenses sont prises en compte : le coût de garde et d’escorte, les frais de restauration et de blanchisserie des migrants, sans oublier les prix des billets d’avion, de bateau ou de train.

Facile d'être généreux
Auteur : ElChamali
Date : le 06 octobre 2011 à 20h47
Dans ces cas, les USA appartiennent aux indiens génocidés, l'Australie aux aborigènes,etc... Les anglo-saxons ne sont chez eux qu'en Angleterre, il serait donc très mal venu qu'ils rejettent les "étrangers" (et c'est pourtant ce qu'ils font). Ces peuples n'ont pas d'histoire, il leur est très facile d'être généreux avec la terre des autres.

Les européens, malgré leur histoire ancestrale, accueillent énormément de migrants. ils acceptent l'inacceptable, et s'adaptent énormément. Mais pourtant ils continuent d'être dénigrés.

Pour ma part, je n'attends aucune cotisation sociale, je fais parti de ceux qui sont "rentré" au Maroc parce que j'aime mon pays, après avoir vécu 90% de ma vie en France. Et Inchallah, j'espère malgré tout avoir une vieillesse décente sans compter sur les autres.

Dernière modification le 06/10/2011 20:49
déduisons sainement
Auteur : abdennahi
Date : le 06 octobre 2011 à 20h08
C’est de moi tout simplement je constate que l’Australie les usa le canada la nouvelle Zélande sont des pays qui ont su assimiler les vagues successives d’immigrants et aujourd'hui encore leur politique d'asile est de permettre à un nombre précis d’immigrants d'obtenir un statut de résidents et cela annuellement. En refusant la dignité à son voisin on s'enferme dans une société qui un jour pleurera de ne pas avoir accueilli des gens qui représente la prospérité de demain la clef de la réussite d'un système économique réside a mettre en valeur le meilleur de chacun et cela sans distinction d'origine aucune. Freiner l'immigration est un suicide économique a long terme les Anglos saxons l'ont bien compris .les pensions de demain ne seront payé que si une partie de la population est active et vu l’espérance de vie qui n’arrête pas d'augmenter il va falloir payer des pension à des centenaires et cela les robots des usines ne pourront pas le faire alors médite à cela plutôt que de voir le dernier arrivé comme quelqu'un qui veut ta place imagine toi que grâce a ses cotisations sociale tu auras droit a une vie décente en vieillissant
Vérité révélée
Auteur : ElChamali
Date : le 06 octobre 2011 à 18h01
Extrait "la plus grande richesse d'un pays vient de sa capacité a assimiler les courants successifs d'immigration en intégrant et en reconnaissant les qualités de ces citoyens" ......

ah bon ? c'est écrit où çà ?
Nuance
Auteur : ElChamali
Date : le 06 octobre 2011 à 17h00
Tu remarqueras la petite nuance, les Expats sont en règle, ont un travail et savent où vivre dans les pays d'accueil. Les migrants marocains de 1ère et 2eme génération aussi venaient tranquillement avec des cartes de séjour, les étudiants, les chercheurs, les touristes, etc....

Le problème vient de ceux qui se cachent dans les cales des bateaux, et payent des passeurs pour venir se faire exploiter, ou pour vivre de marché parallèle. Au mieux les clando sont des "esclaves fugitifs" puisqu'aucun droit ne leur est reconnu, au pire ils sombrent dans la criminalité pour survivre.
Dernière modification le 06/10/2011 17:01
la richesse d'une nation ?
Auteur : abdennahi
Date : le 06 octobre 2011 à 16h25
la plus grande richesse d'un pays vient de sa capacité a assimiler les courants successifs d'immigration en intégrant et en reconnaissant les qualités de ces citoyens .il est trop simpliste de dire que les immigrés sont des allocataires sociaux .la richesse de la France actuelle vient de l'époque ou elle était une puissance coloniale qui s'est servie dans les pays colonisé pour accroitre sa richesse cela a commencer avec le commerce de l'esclave et continue en Nouvelle Calédonie on peux voir que ce que l'on veux en ayant des oielléres mais en appliquant des règles inhumaines au plus démunis on permet au raciste primaire de se déculpabilisé de son sentiment de haine envers les autres .
je suis curieux de voir la têtes de trois millions d’expats si demain on leur dit vous faite vos bagages fissa retour la France.
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