Défendre une cause dans le show biz, c’est très apprécié, voire même bénéfique pour donner une dimension «engagée», plus profonde à son travail. Mais toutes les causes ne sont pas bonnes à défendre. Les causes sociales sont privilégiées, parce que ce sont celles qui comportent le moins de risques pour la notoriété de l’artiste. Les causes politiques sont plus délicates et il faut bien choisir la sienne. On risque sinon de le payer bien cher, comme un certain Faudel qui, ayant soutenu Sarkozy, a vu les ventes de ses albums s’effondrer. Javier Bardem, pour sa part semble avoir trouvé la sienne : la Palestine c’est mainstream, la révolution Egyptienne a déjà été accaparée par Sean Penn, la Libye, c’est trop tard. Pourquoi pas le Sahara ?
Bardem y met les moyens
L’acteur espagnol s’est rendu aujourd’hui à l’ONU où il s’est revendiqué partisan de l’auto-détermination des territoires du sud. Selon lui, les sahraouis souffriraient «sous la répression dans ce territoire occupé»; ils souffriraient également «dans des camps de réfugiés dans le désert du Sahara où ils ont été oubliés depuis des décennies». En distribuant des tracts aux journalistes, Javier Bardem a annoncé qu’il exigera, mardi prochain, du Comité de l'Assemblée générale de l'ONU sur la décolonisation, de procéder à l’organisation d’un référendum. Il a même raconté aux journalistes présents que la France, l'Espagne et les Etats-Unis seraient responsables avec le Maroc, du blocage du référendum sur l’auto-détermination.
Bardem n’est pas un pionnier
Le héros de «Vicky Critina Barcelona» et de «No country for old man» n’est pas le seul à s’être rabattu sur cette «cause». Hormis Carlos Berdem, qui n’est autre que le frère de Javier qui est aussi sur le filon, Willy Toledo, autre acteur espagnol, est déjà sur le coup. Toledo était présent à Laâyoune lors des évènements de Gdeim Izik. Il s’est également improvisé, en septembre 2010, «bouclier humain» pour soi-disant «protéger» des autorités marocains, 74 séparatistes sahraouis de retour d’Alger. Dans son aveuglement pour sa cause, Willy voulait même organiser une flottille pour le Sahara en partance des Iles Canaries la même année. Mais ses voyages pour Cuba ont dévoilé sa sensibilité communiste qu’il projette sur le cas du Sahara.
En tout cas, Javier Bardem quant à lui n’a pas hésité à faire part de son dernier projet, encore en préparation, aux journalistes : un documentaire sur le Sahara. Rien de mieux que de se rendre à l’ONU défendre «la cause» pour faire sa propre pub.