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Grand Angle

Les Marocains aux Pays-Bas, «deuxièmes fraudeurs» aux prestations sociales ?

Les Marocains résidant aux Pays-Bas seraient les deuxièmes fraudeurs aux prestations sociales, octroyées par le pays des Tulipes. L’ambassade néerlandaise à Rabat met en garde.

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Image d’illustration./ Ph. DR
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Une enquête menée par le média NOS révèle cette semaine que les Néerlandais d’origine marocaine seraient la deuxième communauté aux Pays-Bas à dissimuler des biens à l’étranger, tout en bénéficiant de prestations sociales.

Les municipalités néerlandaises tout comme la Sociale Verzekeringsbank (SVB), un des gérants de la sécurité sociale aux Pays-Bas, auraient reçu au cours des dernières années des centaines de réclamations sur ds cas de dissimulation de biens à l’étranger, précise la même source.

Chiffres à l’appui, le média ayant consulté les documents des différentes municipalités a établi une liste basée sur le nombre de dossiers ouverts entre 2016 et 2017 concernant les biens dissimulés à l’étranger. Il en ressort que 625 enquêtes auraient été menées en Turquie, 154 au Maroc et 130 au Suriname.

Pour ce qui est de la Turquie, 17 millions d’euros d’avoirs à l’étranger non déclarés auraient été découverts. Quant au Maroc et le Suriname, aucun chiffre n’a été rapporté.

Ces enquêtes sont souvent effectuées par le Bureau international d’informations sur la fraude (IBF), qui fait appel aux attachés sociaux des ambassades des Pays-Bas, explique NOS.  

Pas de montant précis pour le Maroc

Contacté par Yabiladi, l’Ambassade des Pays-Bas à Rabat indique ce jeudi la gravité et le cadre entourant ces fraudes, sans confirmer ou démentir les informations révélées par NOS.

L’ambassade se contente de préciser que les fraudes «concernent une prestation spécifique aux Pays-Bas à savoir l’aide sociale». «L’aide sociale est octroyée aux personnes qui n’ont aucune autre source de revenu ou aucun patrimoine. Il s’agit d’un filet de sécurité de dernier recours et dans ce cas, les pouvoirs publics néerlandais prévoient un minimum vital mensuel», nous confie une source autorisée à l'ambassade.

Tout en précisant que l'aide est uniquement octroyée aux personnes résidantes aux Pays-Bas, notre source insiste sur les «conditions strictes» à respecter. En effet, «le bénéficiaire d’une aide sociale est soumis à l’obligation légale de communiquer l’existence d’un autre revenu ou d’un patrimoine que ce soit au moment de la demande d’aide sociale ou au cours de la période d’octroi». Une obligation aussi valable pour les biens aux Pays-Bas que ceux à l’étranger.

Dans ce sens, les municipalités et la SVB vérifient que les personnes en question ont bien toujours droit à l’aide sociale provenant de fonds publics, souligne l’ambassade. Sans révéler le montant, la représentation diplomatique néerlandaise précise que «les Pays-Bas et le Maroc collaborent ensemble à la mise en œuvre de ces vérifications» conformément aux accords unissant les deux pays. Mais il semblerait que cette collaboration peine à atteindre l'objectif escompté. 

Par ailleurs, l’ambassade met en garde face à ce genre d’agissements. S'il est pris la main dans le sac, le fraudeur est sommé de verser la totalité du montant de l’aide sociale en plus d'une amende pour ne pas avoir respecté ses obligations légales.

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