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Grand Angle

France : Le communautarisme à l’école recensé par les services de renseignement

Certains établissements scolaires observent chez des élèves des comportements communautaires transmis par l’environnement familial, notamment par rapport à l’alimentation et la mixité.

Publié
Photo d'illustration. / Lionel Bonaventure (AFP)
Temps de lecture: 2'

Le communautarisme infiltré jusque dans les salles de classe ? Une note ultraconfidentielle des services de renseignement, reçue par le cabinet du président de la République, du Premier ministre et de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, fait état de signalements de cas de communautarisme musulman dans les établissements scolaires, indique Europe 1, qui a pu consulter le document en exclusivité.

Ainsi, certains élèves évoquent des motifs religieux pour justifier leurs choix ou comportements. Le renseignement – qui souligne toutefois que le nombre des faits rapportés est stable – évoque des cas d’élèves qui refusent d’intégrer des classes comportant du mobilier rouge, couleur qu’ils jugent «haram». Ce refus assez étonnant a été observé dans un établissement du Nord de la France.

Par ailleurs, d’autres enfants refusent de dessiner des représentations humaines (un interdit religieux formel pour de nombreux musulmans), ou se bouchent les oreilles quand on passe de la musique en classe. Il est aussi question de jeunes garçons qui ne veulent pas donner la main à de petites filles, ou d’enfants qui observent le jeûne de plus en plus tôt à l’occasion du ramadan. Un choix qui peut perturber l’organisation des cours : preuve en est de ces élèves de 6ème d’un collège de Troyes, qui ont refusé d’aller à la piscine avec leur classe de peur de «boire la tasse et de casser leur jeûne».

Les repas, moments propices aux controverses

Hors période de ramadan, la question des choix alimentaires pose d’autres problèmes. Ainsi va l’inventaire des services de renseignement : dans les Bouches-du-Rhône, certains élèves refusent de déjeuner à côté de ceux qui mangent du porc ; dans un collège de Saint-Denis, lors d’un voyage scolaire où on s’apprêtait à servir du poulet et des frites au repas, 35 élèves, sur une cinquantaine, n’ont pas voulu manger la cuisse de poulet qui leur était proposée au motif qu’elle n’était pas halal. «Nous n’avions pas été prévenus, donc nous avons jeté ces 35 cuisses de poulet et ils n’ont mangé que des frites», témoigne Yannis Roeder, leur professeur d’histoire.

Autres exemples : en Seine-et-Marne, des élèves musulmans sont stigmatisés par d’autres élèves parce qu’ils mangent de la nourriture non halal à la cantine. Dans le Nord également, des élèves musulmans sont insultés par d’autres élèves musulmans quand ils mangent des produits qui ne sont pas halal.

Europe 1 rappelle que l’Education nationale a créé il y a quelques mois une plateforme dédiée aux enseignants pour que ceux qui se trouvent face à une question touchant à la religion puissent recevoir une réponse, un soutien dans les 24 heures. Une moyenne de 30 signalements est recensée chaque jour.

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