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Grand Angle  

Affaire Pierrette M’jid : En appel, la famille se dit consternée par les arguments des avocats de la défense

La dernière audience avant le verdict dans le cadre de l’affaire Pierrette M’jid aura duré quatre heures, mardi, à la Cour d’appel de Casablanca. Dans la dernière ligne droite de ce procès, la famille de la victime souhaite que les textes soient appliqués, plutôt que la jurisprudence.

Publié
La Cour d'appel de Casablanca. / Ph. Mehdi Moussahim (Yabiladi)
Temps de lecture: 2'

Mardi, la dernière audience en appel dans le cadre de l’affaire Pierrette M’jid s’est tenue à Casablanca. Cette séance mouvementée, qui a duré quatre heures, a été ponctuée de vifs débats entre les avocats des deux parties, nécessitant une suspension temporaire. Après quoi, les représentants du prévenu comme ceux de la partie civile ont repris leurs plaidoyers, au cours desquels les porte-parole de la famille M’jid ont réitéré leur souhait de ne plus voir des conducteurs blanchis après avoir tué des vies sur les routes.

Auprès de Yabiladi, Souyan M’jid, fils de la victime décédée le 6 août dernier, considère que «ce qui [l’] a abattu hier, c’est que la défense du prévenu se soit référée non pas à des textes de loi, mais à des jurisprudences rappelant qu’un footballeur et une célébrité qui conduisaient en état d’ébriété avaient été relâchés après des accidents mortels».

Appliquer la loi au lieux des arrangements financiers

La défense ayant refusé de s’exprimer au micro de Yabiladi, la partie civile considère que ces avocats-là «essayent de se détourner du fait qu’il y ait eu délit de fuite avéré, ce qui a été prouvé et retenu au cours de cette dernière audience». Dans ce sens, Soufyan M’jid affirme qu’«il n’y a pas à comparer entre la situation de deux familles ayant vécu ce malheur».

Dans ce sens, le fils de la victime réitère son opposition au principe des arrangements monnayés dans des affaires similaires, précisant que dans le cas de Pierrette M’jid, la famille n’a demandé aucune réparation financière ou indemnité d’assurance.

«Nous avons refusé de monnayer la dignité de notre mère et nous ne nous acharnons par contre le jeune auteur de l’accident, comme nous le reprochent les avocats de la défense. Le fait est qu’il s’agit d’un récidiviste qui conduisait avec un permis de conduire temporaire ayant expiré depuis 43 jours.»

Soufyan M’jid

Pour toutes ces raisons, le fils de la défunte réitère ses propos précédemment tenus auprès de Yabiladi : «Nous voulons, à travers ce procès, faire en sorte que les auteurs d’accidents mortels suivis de délit de fuite n’échappent plus à la justice en faisant du chantage aux familles des victimes.»

Deux mois de prison pour avoir tué sur la route

Le 6 août dernier, Pierrette M’jid, militante de longue date et veuve de l’ancien résistant, président de la Fédération royale marocaine de tennis (FRMT) de 1964 à 2009, est décédée au CHU de Casablanca après avoir succombé à ses blessures. Agée de 87 ans, elle faisait sa marche quotidienne sur la côte de Aïn Diab, lorsque le conducteur d’une grosse voiture l’a percutée de plein fouet.

Ayant comparu en première instance, l’auteur de l’accident, âgé de 18 ans, a été condamné à deux mois de prison ferme. Un verdict qui a consterné plusieurs amis et proches de la famille.

En attendant le jugement en appel le 2 octobre prochain, Soufyan M’jid tient à présenter ses condoléances aux familles des trois victimes décédées des suites d’accidents, après lesquels leurs auteurs ont été relâchés ou condamné à des peines légères. C’est le cas du footballeur franco-marocain Amine Harit et Nouhaila Imelki, lauréate marocaine de «Miss Univers Liban 2018». «Nous souhaitons que ces cas ne feront pas jurisprudences dans d’autres affaires similaires», conclut-il.

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