Depuis le mois d’août, la population de la ville de Figuig et sa commune s’opposent à la mise en place d’une zone tampon incluant l’espace urbain, ainsi que les oasis et les terres agricoles exploitables. S’il est retenu, ce projet de l’Agence urbaine d’Oujda reprenant une proposition des FAR plongera la majorité des habitants dans la précarité, avertissent les acteurs locaux. Dans un communiqué daté du 16 septembre, l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) le souligne également.
Ainsi, le document parvenu à Yabiladi appelle à prendre en compte «le caractère frontalier de la ville et les dommages subis par la population, à cause de la perte de ses terres depuis l’indépendance». Dans ce sens, le bureau exécutif de l’ONG insiste sur l’importance de donner à l’avis de la population locale la place qu’il mérite, soulignant ainsi la nécessité de se conformer «aux exigences constitutionnelles» en la matière.
L’OMDH propose notamment la réduction au maximum «les zones où agriculture et construction ont été empêchées, tout en réhabilitant les populations concernées par les dégâts causés». De plus, l’association recommande l’élargissement de la zone urbaine pour inclure «Khat El Jerid», où les investisseurs oasiens sont quasiment tous issus de Figuig, «d’autant plus que plusieurs parmi eux habitent désormais les constructions qu’ils ont érigées sur place», ajoute l’association.
Par ailleurs, l'ONG revient sur les critères d’enregistrement des bâtiments au patrimoine de Figuig, préconisant de revoir les exigences de restauration qui sont actuellement «contraires au principe de simplification des procédures administratives». Au cours de la dernière décennie, les règles de restauration imposant l’utilisation des matériaux initiaux, entre autres, n’a pas été respectée, ce qui a impacté toute l’architecture des Ksours.