Pour Me Mehdi Massoudi, cela ne fait aucun doute, Mouad Belghouat, alias El Haqed, a été arrêté pour ses idées politiques et son appartenance au Mouvement d 20 février». Alors qu’il distribuait des flyers pour son mouvement au quartier Oulfa de Casablanca le 9 septembre dernier, le rappeur Casablancais El Haqed aurait eu un accrochage avec un jeune pro-monarchiste. Ce dernier, Mohamed Dali, surnommé Hammouda, a accusé El Haqed de l’avoir agressé physiquement, certificat médical de 45 jours en main.
Selon les dires de Me Massoudi, «c’est en fait Mouad El Haqed qui a le premier porté plainte au commissariat de Casablanca pour protester contre les provocations de ce jeune contre-manifestant, connu dans le quartier pour être proche des autorités locales» a-t-il assuré à l'AFP. Après son passage devant le procureur ce lundi 12 septembre, Mouad Belghouat a été mis en état d’arrestation et prousuivi, mais aucune date n’a été encore fixée pour la première audience.
Un large mouvement de solidarité
Connu pour ses chansons contestataires aux textes virulents, comme «Klab Dawla» («les chiens d’état»), ou encore «Barakaaa» («Assez !»), El Haqed est considéré comme le chanteur attitré du Mouvement du 20 février. Des slogans du Mouvement reviennent dans ses chansons. Son arrestation a soulevé un grand mouvement d’indignation d’abords, puis de solidarité. Les pages facebook se sont multipliées revendiquant l’acquittement du rappeur et sa famille, ses amis, ainsi que les activistes du Mouvement du 20 février ont marché samedi dernier devant le commissariat de Hay Hassani-Ain Chock, appelé Dar Hamra (la maison rouge), arborant des t-shirts «Libérez El Haqed» (voir photo), avec les poings liés ou encore des banderoles sur lesquelles on peut lire «Libérez El Haqed ou arrêtez-nous tous».