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Grand Angle

Rabouni : Une partie des gendarmes du Polisario se rebiffe

Il y a quelques années, le Polisario, alors sous la direction de Mohamed Abdelaziz, rêvait de se doter d’une gendarmerie. Actuellement, des membres de ce corps protestent contre les mauvaises conditions d'exercice de leur profession.

Publié
Gendarmes du Polisario / Ph. Futuro Sahara
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Une trentaine de militaires du Polisario appartenant à la gendarmerie, qualifiée de corps d’élite, observent depuis hier un sit-in devant le siège du «ministère de la Défense» à Rabouni.

Ils protestent contre l’état de délabrement d’une école de l’armée où ils devaient passer une période de stage, rapporte Futurosahara, le site d'une jeunesse en rupture de ban avec la ligne officielle de Brahim Ghali et très proche de Mohamed Lamine Ould El Bouhali.

Ils ont trouvé le lieu sans eau, ni électricité, ni alimentation. «C’est une offense» pour eux, ont-ils expliqué à la publication en ligne. Du coup, ils ont décidé de rebrousser chemin et d’initier une action de protestation.

Conflits au sommet du Polisario

Cette colère est loin d’être un acte isolé. Elle traduit plutôt un sentiment de malaise chez les gendarmes. Pourtant ce corps était considéré sous Mohamed Abdelaziz, comme le fer de lance des forces du Polisario au point de compter 700 individus dans ses rangs.

L’ancien chef du Polisario avait même ouvert une école «Sam Nujoma» pour la formation des gendarmes. Il avait d’ailleurs placé son fils aîné à la tête d’une de ses unités. De hauts cadres du Front lui avaient emboîté le pas, tel l’ex «premier ministre» Taleb Oumar actuellement représentant du mouvement en Algérie.

Sous Brahim Ghali, le corps d’élite a vu fondre ses effectifs pour atteindre seulement 120, indiquent la même source qui citent les témoignages des militaires protestataires.

Ce sit-in n’est en effet que la conséquence logique d’un conflit au sommet du Polisario sur la tutelle sur les gendarmes entre le «ministère de la Défense» et les «walis des régions». Ces derniers souhaitent tirer profit de l’administration de militaires entrainés et équipés pour asseoir leurs autorités et fructifier leurs négoces. Une perspective que redoute la direction au camp Rabouni qui veut rester seule maitresse à bord pour le devenir des unités.

Une année avant le décès de Mohamed Abdelaziz, la gendarmerie avait été placé sous les ordres de sa famille qui n’avait pas hésité à user de cette force dans des conflits tribaux. En témoigne les affrontements survenus en avril 2015 dans le camp d’ «Aoussered» entre sa tribu et une autre rivale. 

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