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Grand Angle

Les maux des programmes destinés aux MRE pointés par la Cour des comptes

Insuffisances, absences, manques de coordination,… sont autant de maux qui entravent les programmes destinés aux Marocains du monde selon le rapport de la Cour des comptes au titre des années 2016 et 2017.

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La Cour des comptes a effectué une évaluation de certains programmes destinée aux Marocains résidant à l’étranger. / Ph. DR
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Les interventions et programmes réalisés par les différents acteurs institutionnels en faveur des Marocains du monde soulèvent un certain nombre d’insuffisances. C’est ce qu’a indiqué ce lundi la Cour des comptes qui vient de publier son Rapport annuel au titre des années 2016 et 2017. La Cour présidée par Driss Jettou, ayant effectué 32 missions en matière de contrôle de la gestion à travers ses différentes chambres, effectue une évaluation des programmes d’offre culturelle destinée aux Marocains résidant à l’étranger.

Cette partie commence par la coordination entre les acteurs de l’offre culturelle destinée aux Marocains du monde, qui reste insuffisante, notamment en matière des mécanismes de coordination entre les intervenants institutionnels. Une situation qui «génère des limites entravant l’efficacité, l’efficience et l’optimisation des ressources déployées pour la mise en œuvre desdits programmes», estiment les magistrats de la Cour.

Un soutien déséquilibré aux associations des MRE

Le rapport pointe du doigt les «difficultés en matière de planification, de suivi et d’exécution budgétaire des opérations afférentes aux programmes engagés» au profit des MRE tout comme le «retard dans la mise en œuvre d’une politique culturelle intégrée et concertée destinée aux Marocains du monde».

Dans une deuxième partie, la Cour des comptes évoque le partenariat du ministère délégué chargé des Marocains résident à l’étranger et des affaires de la migration (MCMREAM) avec les organisations de la société civile œuvrant pour les Marocains du monde. Le rapport présenté au roi Mohammed VI évoque à cet égard l’ «absence d’une politique de ciblage par pays d’accueil».

«Le soutien apporté par le ministère n’est pas adossé à des priorités géographiques et à des thématiques réfléchies sur la base d’analyses préalables des besoins et des attentes des Marocains du monde. Ainsi, l’analyse de la situation des subventions octroyées par le MCMREAM aux associations, au titre des années 2012, 2013, 2014 et 2016, a montré que la quasi-totalité des subventions a profité à celles œuvrant au niveau de l’Espagne (à hauteur de 42% du montant total), la France (13%), la Belgique (7%), le Canada (4%),…»

Extrait du rapport de la Cour des comptes

La rapport de Driss Jettou critique également le fait que le soutien de l’Exécutif aux projets portés par les associations œuvrant pour les MRE ne couvre pas certaines zones géographiques telles que l’Afrique, l’Asie, l’Amérique (latine) et les pays arabes.

Plusieurs intervenants aux rôles imprécis pour l’enseignement de l’arabe

Le rapport évoque aussi les dysfonctionnements du Programme d’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine destiné aux enfants des MRE. La même source évoque notamment des «insuffisances dans la gouvernance du programme d’enseignement officiel de langue arabe et de la Culture Marocaine (ELACM), ainsi que de la culture d'origine (ELCO)» tout comme la pluralité des intervenants sans précision des rôles. «Devant l’absence d’un cadre formalisé précisant la répartition des rôles, les interventions de chaque acteur restent imprécises et sans impact mesurable», écrivent les magistrats de la Cour, donnant l’exemple du ministère de l’Education nationale dont le rôle «ne dépasse pas l’affectation des enseignants».

Le document évoque ensuite le recours, par le ministère d'Abdelkrim Benatiq, à un marché négocié pour la réalisation d’un plan d’urgence pour le programme de l’ELCAM sans motif valable, sans manquer de rappeler aux responsables de ce département que l’étude relative à l’élaboration de ce plan d’urgence, dont les deux premières phases ont coûté 7,72 millions de dirhams, n’a pas été achevée.

La partie consacrée aux Marocains du monde s’achève, elle, par une évaluation des Programmes relatifs aux tournées théâtrales, universités d’été, séjours culturels et colonies de vacances. Le rapport y souligne des «insuffisances relatives à l’organisation des tournées», la «fluctuation des crédits accordés aux tournées théâtrales», et l’«ambiguïté du cadre partenarial adopté par le MCMREAM avec les associations théâtrales».

Le rapport pointe aussi du doigt l’absence d’indicateurs de mesure de performance et d’impact et de coordination entre les organismes publics qui réalisent des activités culturelles similaires au profit des MRE.

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