Plusieurs ONG et associations espagnoles de défense des migrants dénoncent les détentions arbitraires et les expulsions massives au Maroc, indique El Faro de Ceuta. Regroupées dans un collectif, elles ont signé un manifeste diffusé hier, condamnant ces pratiques et rejettant le rôle du gouvernement marocain en tant que «police de l’Union européenne».
Ces organisations disent avoir observé, ces dernières semaines et dans plusieurs villes du Maroc, notamment à Fès, Nador, Tétouan et Tanger, des «violations flagrantes» des droits fondamentaux et des libertés individuelles et collectives des personnes d’origine subsaharienne «par les forces de sécurité marocaines».
Ces pratiques «consistent en une campagne généralisée d’accès violents à leurs domiciles et aux locaux d’organisations de soutien aux migrants, en des opérations de démantèlement de camps, menées par les forces de l’ordre, ainsi qu’en des arrestations arbitraires suivies d’expulsions collectives et de déplacements massifs vers les frontières de l’est et du sud du pays», soulignent ces associations dans leur manifeste.
Ces interventions, que les ONG qualifient de «violentes», touchent «tous les migrants d’Afrique subsaharienne qui se trouvent sur le territoire marocain, même ceux qui ont un permis de séjour (séparant parfois certains enfants de leurs mères), et qui ont vu leurs biens, leurs documents et leur argent confisqués et/ou détruits».
Parallèlement, Pablo Casado, président du Parti populaire espagnol, s’est dit inquiet du nombre élevé de mineurs étrangers non accompagnés que Melilla reçoit et qui atteint presque 1 000 personnes. Hier, il a souligné que l’une des demandes formulées par son parti et le gouvernement local est que le Maroc «facilite le regroupement de ces enfants sur le territoire ou, du moins, soit plus prudent lors du contrôle de ces flux».