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Grand Angle

Maroc : Des réformes nécessaires avant la nouvelle libéralisation des devises

Plusieurs banquiers et analystes estiment que le Royaume, 7ème économie africaine, doit d’abord entreprendre des réformes plus larges pour rendre son économie plus compétitive.

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Soutenu par le FMI, le Maroc a lancé en janvier dernier ce qu’il a appelé la «première phase» de libéralisation progressive. / DR
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Si le Maroc est parvenu à maintenir la stabilité de sa monnaie depuis l’introduction d’un régime de change plus flexible, des réformes plus larges sont toutefois attendues pour stimuler l’investissement, avant de franchir une nouvelle étape dans la libéralisation du dirham, ont affirmé plusieurs banquiers et analystes relayés par l’agence Reuters.

En janvier, le royaume a élargi la fourchette dans laquelle le dirham s’échangeait contre des devises fortes à 2,5% de part et d’autre d’un prix de référence, par rapport aux 0,3% précédents. La flexibilité du dirham devrait permettre d’améliorer la capacité de l’économie marocaine à absorber les chocs et de préserver sa compétitivité extérieure, avait affirmé le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa, en janvier dernier à Washington.

Le responsable avait estimé que l’augmentation du potentiel de la croissance, en la rendant plus inclusive, tout en réduisant les taux de chômage élevés, notamment chez les jeunes, ainsi que la promotion de la participation des femmes au marché du travail et la réduction des disparités régionales, nécessiterait des mesures supplémentaires. Il a cité notamment l’éducation, la gouvernance et les réformes du marché du travail, ainsi que l’amélioration de l’environnement des affaires et l’appui à une plus grande croissance tirée par le secteur privé.

Enseignement et marché du travail

Des observations récemment appuyées par plusieurs banquiers et analystes, ainsi que le Haut-Commissariat au plan. Ces derniers ont en effet déclaré que le Maroc devait d’abord entreprendre des réformes plus larges pour rendre son économie plus compétitive. A ce titre, ils soulignent que les investisseurs étrangers et l’industrie locale nécessitent un meilleur système d’enseignement public pour produire une main-d’œuvre qualifiée. Des règles moins strictes sur l’importation de technologies et de matières premières sont également nécessaires, ont-ils ajouté.

«La réforme du régime de change du dirham devrait être l’aboutissement d’autres réformes. Nous devons d’abord réformer le système éducatif, lutter contre la corruption et améliorer la gestion de l’économie.»

Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au plan

Chaque année, un diplômé de l'enseignement supérieur sur trois ne parvient pas à trouver un emploi, en partie parce qu’il ne dispose pas d’une formation adéquate, rappelle l’agence Reuters. Les autorités marocaines doivent repenser la manière de faire face à la pauvreté et au chômage dans certaines régions négligées, qui sont loin du dynamisme de Casablanca.

«Changer le régime de change revient à élaborer une réforme constitutionnelle au niveau politique.»

Rachid Aourraz, économiste à l’Institut marocain indépendant d’analyse politique

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