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Grand Angle

Avalanche de critiques sur l’organisation de la Supercoupe espagnole à Tanger

Décriée pour le choix de sa tenue à Tanger, la 38e Supercoupe d’Espagne aura fait durer la polémique jusqu’au bout. Alors que le tant attendu match s’est tenu dimanche, des supporters ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux, en pointant du doigt un flagrant manque d’organisation.

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Le FC Barcelone a remporté cette année la Supercoupe espagnole en battant le FC Séville, le 12 août à Tanger. / Fadel Senna (AFP)
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Cette année, la polémique aura accompagné la 38e édition de la Supercoupe espagnole, avant, pendant et après sa tenue. En effet, ce rendez-vous, qui s’est déroulé dimanche au stade Ibn Battouta de Tanger, a brillé par sa désorganisation.

Les versions estimant que les bonnes conditions pour la tenue de cette grand-messe ne seraient pas entièrement garanties ont finalement été confirmées lors de ce match qui a opposé le FC Barcelone au FC Séville (2-1). La rencontre a été accompagnée de longues files d’attente devant le stade, de manque de personnel pour gérer les supporters venus nombreux et d’un traitement spécifique visant les enfants des rues.

Les internautes crient leur colère

Plusieurs internautes déçus ont relayé des photos et des vidéos, où l’on voit les organisateurs débordés par le grand afflux des supporters. Face à la longue attente pour gagner les gradins, plusieurs ont choisi d’escalader le portail du Grand stade.

«Une organisation catastrophique. Très peu de portes avec tourniquet pour accéder. Des gens sont encore dehors après deux heures d’attente», déplore un utilisateur sur Twitter. «Ce qui devait arriver arriva… Des centaines ont sauté (ils ont majoritairement leurs billets) et la police n’est arrivée que 30 minutes plus tard», écrit un autre qui a assisté au match.

Des internautes espagnols ont également exprimé leur déception de voir un événement footballistique important se tenir dans de telles circonstances.

Certains n'ont pas hésité à pointer la responsabilité de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), à qui ils demandent des explications. Ils remettent également en question son efficacité au cas où se tiendrait une Coupe du monde. D’autres encore ont souligné que le personnel de sécurité aurait été pratiquement absent dans certains points stratégiques du stade ou de l’entrée, alors que des unités spéciales ont été dépêchées dans la ville pour assurer le bon déroulement de la rencontre.

Peu avant la tenue de la Supercoupe à Tanger, des internautes avaient déjà critiqué une organisation défaillante. Selon eux, la logistique du stade, notamment les réparations électriques nécessaires, aurait été finalisée à la dernière minute.

Mardi dernier, Luis Manuel Rubiales, président de la Fédération royale espagnole de football (FREF), s’est pourtant voulu confiant, couvrant même d’éloges sa coopération avec ses homologues marocains. Depuis Rabat, il a ainsi déclaré que «toutes les conditions et les garanties» étaient remplies pour vivre «une fête du football» à l’occasion de cette rencontre.

Une «opération maquillage»

Mais le côté sombre de la gestion de cette 38e Supercoupe a également été observé dans les rues tangéroises. Le correspondant du journal El Mundo a ainsi décrit une «opération maquillage» consistant à débarrasser les avenues de la ville des mineurs non-accompagnés. Selon la même source, beaucoup de ces enfants viennent d’autres régions du Maroc et sont issus d’un milieu défavorisé. Ils errent à Tanger en espérant avoir la possibilité de regagner l’Espagne, cachés sous des camions ou conduits par jet-ski.

Mais le journaliste précise que ces mineurs observés souvent près des restaurants du centre disparaissent à chaque approche d’un grand événement dans la ville. Cité par le média espagnol, un restaurateur de la place affirme que la police marocaine aurait déplacé ces enfants ailleurs en préparation de la Supercoupe, «pour ne pas déranger les touristes et les fans».

Par ailleurs, El Mundo indique que «plusieurs volontaires qui aident les enfants migrants expliquent également que la police marocaine effectue ces ‘balayages’ chaque fois qu’un événement important se déroule à Tanger». Cité par le journaliste, l’un des bénévoles souligne que personne ne sait où sont conduits ces enfants. «Ils disparaissent pendant quelques jours et on les ramène ensuite dans les rues, sans couchage ni nourriture», conclut-il.

Article modifié le 2018/08/13 à 16h14

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