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Grand Angle

Marrakech : Des MRE victimes collatérales d’un vaste réseau de prostitution ?

Des logements appartenant à des Marocains résidant à l’étranger seraient sous-loués pour des activités de prostitution. Ces derniers ont sollicité la Fondation Hassan II, le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et porté l’affaire en justice.

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Image d’illustration. / Ph. DR
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Plusieurs propriétaires d’appartements de la résidence Miramas 2, dans le quartier chic de Guéliz à Marrakech, seraient les victimes collatérales d’un vaste réseau de prostitution. A la tête de cette organisation, une femme qui louerait actuellement une dizaine d’appartements, dont la majorité appartient à des Marocains résidant à l’étranger. Si les victimes lui ont effectivement loué leurs appartements, cette dernière les sous-louerait à la nuit et sans leur accord.

Une des victimes, M’Hammed H., nous a livré sa version des faits. Il dit avoir loué son appartement à cette femme à travers un intermédiaire, dont il lui aurait parlé en la présentant comme «une comptable et une personne de confiance». Le MRE aurait cependant été alerté quelque temps plus tard par son intermédiaire et découvert que la femme, une dénommée K. D., n’habiterait pas «[son] appartement», mais «le [sous-louerait] et l’[utiliserait] comme bureau», nous dit-il. En fait, K. D. serait à la tête d’une agence de location d’appartements de longue durée, mais ne disposerait pas d’une autorisation pour la location «à la nuit», ajoute-t-il.

Une résidence devenue lieu de prostitution 

Plus encore, «cette résidence est connue comme un haut lieu de prostitution et de rencontres homosexuelles, où des Saoudiens et autres se réunissent pour des fêtes nocturnes», nous confie l’une des victimes. Une autre, Mohammed El., explique à Yabiladi qu’il n’a jamais rencontré cette dame : d’après lui, c’est l’ex-chef de la sécurité qui les a mis en contact et lui a assuré qu’elle était «digne de confiance». Il lui louerait son appartement depuis le mois d’octobre 2017 mais, depuis quelques mois, cette dernière n’aurait plus versé le loyer aux propriétaires.

En mars dernier, la police avait été alertée sur les actes criminels au sein de la résidence. Les propriétaires auraient découvert que le complice de K.D. ne serait autre que l’ex-chef de la sécurité. La police a fini par arrêter la femme, qui a ensuite été libérée après avoir payé une caution. Son complice à quant à lui écopé d’une peine de deux mois de prison ferme.

Affaire devant la justice

Les deux MRE ont décidé de prendre un avocat et de déposer plainte. Ils ont également adressé, il y a quelques jours, un courriel au président de la Fondation Hassan II et au ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger.

Dans ces lettres, les deux MRE affirment avoir «investi au Maroc pour participer à l’économie de [notre] pays, le Maroc, à [notre] niveau. Nous avons tous contracté des prêts bancaires pour effectuer ces investissements. Aujourd’hui, force est de constater que ces investissements tournent au cauchemar».

En effet, les victimes n’ont plus perçu de loyer depuis plusieurs mois, «ce qui n’empêche pas [cette femme] de poursuivre ses activités en toute impunité», affirment-ils. «Le syndic et l’équipe de sécurité sont impuissants face à ces agissements et aux désordres que cela crée dans l’immeuble», confie l’un des plaignants.

Contacté par Yabiladi, le syndic de l’immeuble n’a pas voulu répondre à nos questions. Pour l’instant, l’affaire est entre les mains de la justice, mais les victimes se disent désabusées et dépassées.

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