«Mon programme est de sortir des ambiguïtés» explique Manuel Valls, député-maire d’Evry. C'est pourtant bien ce qu'il crée, vis à vis de son appartenance politique, en tant que candidat à la primaire socialiste. «Nous devons d'abord définir des quotas migratoires», annonce-t-il dans une interview publiée dans la Voix du Nord, aujourd'hui, vendredi 2 septembre.
«Je préfère susciter des remous chez mes camarades que la colère des Français». Manuel Valls qui a fait de la sécurité son cheval de bataille, revient aujourd’hui avec un discours qui flirte avec celui de l’UMP. «Je veux convaincre nos compatriotes que cette immigration peut être profitable à la France si les flux sont véritablement maîtrisés», assure Valls, tout en jugeant que «la gauche doit donc sortir d'un discours dogmatique ou compassionnel pour construire une politique efficace.»
Les solutions de Valls
Une politique efficace pour Manuel Valls, c’est une politique qui apporte des solutions. Définir des quotas migratoires en est une. Des quotas établis «selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb ou de la zone CFA».
La deuxième solution, selon Manuel Valls, serait de simplifier les titres de séjour : «un titre de dix ans sera accordé à ceux qui souhaitent devenir Français, un titre de cinq ans sera ouvert à ceux qui viennent travailler sans l'intention de s'installer, un titre spécial sera offert aux étudiants venus dans le cadre universitaire», détaille-t-il. De ce pas, il part, aujourd’hui, à Calais, visiter le camp de migrants de Norrent-Fontes pour les besoins de sa campagne.
Manuel Valls reste confiant pour ces primaires socialistes malgré les sondages qui placent François Hollande, président du Conseil général de Corrèze et Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste, en tête de file. «La gauche moderne et populaire que j'incarne peut l'emporter, assure-t-il. Avec les débats qui seront vivants et directs, l'équilibre entre les candidats va progressivement se faire». Manuel Valls promet plein de surprises pour le 9 octobre, date du scrutin de désignation du candidat socialiste.