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Grand Angle

Canada : Adil Charkaoui demande des excuses des autorités… et de l’argent

Le Montréalais d'origine marocaine, Adil Charkaoui, s’apprête à vivre une nouvelle étape dans sa vie, tourmentée depuis 6 ans par une bataille judiciaire qui l’oppose au gouvernement fédéral canadien. Il devrait être fixé sur son sort ce mercredi, a-t-on appris de plusieurs médias canadiens. Mais d’ores et déjà, il souhaite des excuses officielles et songe à se faire dédommager pour préjudice subi.
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Le Canadien d'origine marocaine a été soupçonné en 2002 d'entretenir des relations avec Al Qaïda, ce qui lui a coûté une mise en examen. Au terme d'une année d’investigation, il a été emprisonné et s’est vu prescrire un certificat de sécurité par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Le certificat de sécurité, d’après la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, a pour but de « renvoyer du pays les ressortissants étrangers qui sont interdits du territoire et qui constituent une grave menace à la sécurité nationale et à celle des Canadiens ». En d’autres termes, il devait être expulsé du Canada.

En septembre 2008, la Cour Suprême du pays, ne voulant pas l’entendre, avait rendu un verdict qui confirmait son renvoi vers le Maroc. Selon Radio Canada, la juge de la Cour fédérale, Danièle Tremblay-Lamer a levé les dernières conditions de remise en liberté d'Adil Charkaoui, le jeudi dernier. Elle avait également décidé que la caution de 50 000 dollars précédemment versée, lui sera remboursée. Le certificat de sécurité pourrait être retiré ce mercredi, à moins qu'Ottawa ne fasse appelle du jugement de la Cour fédérale.

Avant même la levée du certificat, Adil Charkaoui a animé une conférence de presse hier mardi dans la capitale fédérale canadienne. Il a énuméré d’après « La Presse Canadienne », les effets néfastes de cette mesure des Services de renseignements sur sa vie. De la perte de son emploi en passant par son séjour en prison (21 mois), sans pouvoir assister à la naissance de son enfant et l'impossibilité de voyager au Maroc. Pour Charkaoui, c’est une longue liste.

Agé de 36 ans, il envisage la possibilité d’entamer des poursuites contre les autorités canadiennes. Il estime qu’il mérite une compensation pour toutes ces années de souffrance qu'il a vécues. « Je pense que ça mérite une compensation (...) mais je me pose la question : est-ce que tout l'argent du monde peut compenser à ce manque de liberté, à cette atteinte? », a-t-il laissé entendre, cité par La Presse canadienne.

Avant toute chose, Adil Charkaoui exige surtout des excuses pour « toutes ces années de souffrance ». Enfin, il a demandé au gouvernement canadien de respecter les décisions de la justice et au SCRS d’arrêter ce qu’il a appelé le « harcèlement ».

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