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Grand Angle

Diaspo #51 : Asma Niang, la judokate qui n’aimait pas le judo

Née d’une mère franco-marocaine et d’un père sénégalais, Asma Niang est quatre fois championne d’Afrique, et 7ème mondiale pour la catégorie des moins de 70kg. Portrait d’une jeune judokate déterminée à représenter le Maroc lors des JO de Tokyo de 2020.

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Asma Niang a décroché samedi dernier la médaille de bronze des moins de 70kg, au Grand Prix de Zagreb, en Croatie, sa 8ème dans un Grand Prix. / Ph. DR
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La judokate Asma Niang a remporté samedi dernier la médaille de bronze des moins de 70kg, au Grand Prix de Zagreb, en Croatie. C’était sa 8eme médaille dans un Grand Prix. La compétition intervient dans le cadre de la préparation aux championnats du monde de Judo prévus en septembre en Azerbaïdjan.

«Cette médaille, m’a fait plaisir parce que je travaille dans le but d’être opérationnelle en septembre. j’adapte ma préparation pour qu'elle se passe du mieux possible», nous confie-t-elle.

Né à Mohammedia le 4 janvier 1983, d’une mère marocaine naturalisée française, originaire d’Oujda et d’un père sénégalais originaire de Dakar, Asma Niang est arrivée en France à l’âge de 11 ans. Son histoire avec le judo est liée aux Jeux olympiques. «J’ai toujours été douée pour le sport et mon rêve était de participer aux Jeux Olympiques en athlétisme, le judo j’ai appris à l’aimer sur le tard», déclare-t-elle.

Décrocher une médaille à Tokyo

Après avoir pratiqué plusieurs sports, dont le Handball, et cherchant une discipline pour pouvoir réaliser son rêve, Asma Niang optera finalement pour le judo qu’elle intègre à l’âge de 20 ans.

«Le judo est rentré dans ma vie par hasard. Contrairement à toutes les filles de ma catégorie, j’ai intégré ce sport à 20 ans, donc j’ai démarré ma carrière très tard. J’ai d'ailleurs dû abandonner ma carrière de Pompier de Paris pour porter les couleurs du pays natal.»

Asma Niang

Pour Asma Niang, «le judo est un sport très populaire au Maroc, derrière le football». / Ph. DRPour Asma Niang, «le judo est un sport très populaire au Maroc, derrière le football». / Ph. DR

En devenant, petit à petit, une championne reconnue dans ce sport, représenter le Maroc était une évidence. Aujourd’hui, sa carrière a pris «beaucoup d’ampleur». «Je représente non seulement la femme marocaine et arabe mais aussi la femme Africaine», nous dit-elle. En effet, Asma Niang s’est hissée à la 7ème mondiale, et première en Afrique dans sa catégorie des moins de 70 kg.

Son objectif ? «Réaliser une performance aux Championnats du monde en septembre 2018 à Bakou, ceux de 2019 à Tokyo et les JO qui auront lieu dans la capitale japonaise», confie-t-elle. «Les JO de Rio de Janeiro étaient un rêve, mais avec la maturité, je veux participer à cette grand-messe et décrocher une médaille parce que je considère qu’aujourd’hui, j’ai le niveau après avoir beaucoup progressé», dit-elle, confiante.

Rendre au judo sa position de deuxième discipline la plus populaire

La judokate franco-marocaine ne manque pas d’évaluer le judo au Maroc, affirmant que ce sport est «en progression». «J’espère de tout cœur que les sports olympiques auront leur importance au Maroc et qu’on préparera vraiment des athlètes quatre ou cinq ans à l’avance et pas à la dernière minute», suggère-t-elle. Pour Asma Niang, le Maroc en est capable.

«C’est un sport où les Marocains brillent, mais restent des fois dans l’anonymat. Les fédérations ne peuvent pas travailler seules, elles ont besoin de soutien. Gagner une médaille nécessite un accompagnement quotidien et c’est ce qui manque des fois au Maroc.»

Asma Niang

Notre championne déclare aussi que «le judo est un sport très populaire au Maroc, derrière le football», rappelant que la discipline «a ses bases parmi les classes populaires». «Il y a beaucoup de judokates au Maroc, mais on ne parle que très peu de leurs réalisations», regrette-t-elle.

Elle considère qu'elle «représente non seulement la femme marocaine et arabe mais aussi la femme Africaine». / Ph. DRElle considère qu'elle «représente non seulement la femme marocaine et arabe mais aussi la femme africaine». / Ph. DR

Asma Niang donne son propre exemple, rappelant que lorsqu’elle était petite, elle regardait «Hicham El Guerrouj ou encore Nawal El Moutawakil», ce qui lui a donné cette «envie de percer». «Les jeunes marocains ont aussi le droit d’avoir des références, mais on est dans l’ombre et c’est bien dommage», conclut-elle.

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