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Grand Angle

Quelle stratégie pour le Maroc au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’UA ?

Dans le règlement de la question du Sahara, le Maroc s’est toujours refusé d’accorder le moindre rôle au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Pourtant, après l’adhésion à ladite instance, en mars dernier, des diplomates marocains ont pris part à une mission de médiation de ce même CPS en Guinée-Bissau.

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Photo d'illustration. DR
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Le Maroc a pris part, les 27 et 28 juillet derniers, à une mission du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine en Guinée-Bissau. Cet Etat de l’Afrique de l’Ouest, enclavé entre le Sénégal et la Guinée, traverse, depuis août 2015, des instabilités liées à la destitution du chef du gouvernement Domingos Simoes Pereira par le président José Mario Vaz.

Officiellement, la délégation du Conseil a exhorté «tous les partis politiques et l’ensemble des intervenants à honorer leurs engagements pris dans le cadre du processus de paix en cours pour désamorcer la crise», indique l’agence MAP. A cet effet, le pays devrait connaître l’organisation, en novembre prochain, de nouvelles élections législatives.

Deux poids, deux mesures

Or, cette présence de représentants du royaume au sein de la délégation du Conseil de paix et de sécurité en Guinée-Bissau ne cadre pas avec la ligne prônée par la diplomatie marocaine, depuis l'adhésion du pays à l’organisation continentale en janvier 2017.

En effet, les diplomates marocains sont connus pour leur rejet catégorique de toute intervention de l’instance africaine dans le conflit du Sahara occidental. Ils se retrouvent pourtant à participer à des initiatives de médiation dans la crise en Guinée-Bissau, sous l’égide de ce même Conseil.

Pour mémoire, en mars 2017, le Maroc avait boudé une réunion à Addis-Abeba du Conseil de paix et de sécurité. Elle était consacrée à l’examen de la situation des droits humains dans la province. Par ailleurs, Rabat avait toujours refusé d’autoriser la visite d’une délégation du CPS au Sahara.

La présence de diplomates marocains dans le cadre d’une mission du Conseil en Guinée-Bissau pourrait donner du grain à moudre à l’instance africaine qui insiste pour examiner tous les dossiers inscrits sur l’agenda de l’Union africaine, y compris celui du Sahara occidental.

En mars dernier, le royaume a adhéré au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour un mandat de deux ans. Une adhésion qui n’a pas fait l’unanimité de tous les membres de l’UA, sachant que 16 Etats se sont abstenus lors de la séance du vote. Au Maroc, cette intégration a suscité quelques grincements de dents. Des voix avaient émis le vœu qu’une telle initiative soit reportée de quelques années afin d’être mieux préparée.

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