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Grand Angle

Vers une (timide) résurrection des salles de cinéma au Maroc ?

Alors que la fréquentation des salles obscures chute désespéremment et que les salles de cinéma classiques ferment les unes après les autres, plusieurs géants internationaux du secteur lorgnent le marché marocain.

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Une des salles du «Ciné Atlas Rabat Colisée» qui ouvrira ses portes en Août à Rabat./Ph.DR.
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Selon les chiffres publiés par le centre cinématographique marocain (CCM) en 2017, les deux leaders des multiplexes au Maroc, Megarama et IMAX, s’accaparent 83% des parts de marché. Domination écrasante de ces nouvelles salles de cinémas modernes face aux cinémas traditionnels qui péréclitent au Maroc. Cette nouvelle physionomie du marché cinématographique marocain aiguisent les appétits de quelques investisseurs étrangers. 

En effet, d’après Maghreb Confidentiel, cité par Le Desk, le groupe français Pathé-Gaumont s’est discrètement établi au Maroc. A travers une filiale appelée «Pathé Californie Casablanca», le groupe compte ainsi s’installer au quartier résidentiel de Californie, à Casablanca, où il prévoit d’inauguer l'un de ses premiers multiplexes en dehors de l’Europe.

Premier multiplexe à Rabat

Ceci dit, Pathé-Gaumont n’est pas le seul à s’être récemment investi dans ce secteur au Maroc. L’entreprise «Ciné Atlas Holding», filiale marocaine d’un autre groupe français, Chrysalis, veut également devenir un poids lourd du secteur au Royaume. Créée en 2016, elle vient de finaliser la rénovation du mythique cinéma Le Colisée à Rabat. Situé en plein centre-ville de la capitale, ce lieu historique hautement fréquenté dans les années 1950 était fermé depuis 2002.

Le Colisée rouvrira ses portes en août prochain, devenant ainsi le «Ciné Atlas Rabat Colisée». Il devient ainsi membre de la famille des cinémas «premium» du continent. Sa rénovation a coûté à l’entreprise plus de 11 millions de dirhams. Il compte quatre salles, dont une de 250 fauteuils et trois autres de 70 places chacune.

Le président du groupe Chrysalis, Pierre-François Bernet, a affirmé au journal La Croix avoir choisi le Maroc pour son «potentiel de développement le plus fort». Dans ce sens, l’entrepreneur considère même que le pays est «la porte d’entrée du continent» africain. D’ici 2019, il compte ouvrir trois nouvelles salles au Complexe Culturel de la Fondation Abdelouhed El Kadiri à El Jadida.

Pari risqué ?

Un pari risqué pour les deux groupes français, alors que le nombre de salles de cinéma a chuté drastiquement depuis 1980 comme l'attestent les chiffres du Centre cinématographique marocain (CCM). Il y a plus de trente ans, le pays comptait près de 300 cinémas. Actuellement, il n’en reste plus qu’une trentaine et celles-ci ont vu leur fréquentation chuter à 1,67 million d’entrées en 2017. 

Le CCM tente de redonner vie au secteur du cinéma au Maroc. ainsi, il a octroyé au groupe Chrysalis une subvention qui s’élève à 3,6 millions de dirhams pour réaliser son projet de rénovation du cinéma Colisée à Rabat. Avec le développement récent des multiplexes et l'arrivée prochaine de Pathé-Gaumont, le public marocain pourrait renouer avec le rituel du grand écran. Aussi timide soit-elle, le CCM et les acteurs du secteur du cinéma font le pari d'une résurrection prochaine. 

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