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Grand Angle

Extrémismes politiques, l’appât du gain pour Facebook ?

Un documentaire britannique dévoile les coulisses des modérateurs des contenus du géant du Web, révélant une certaine indulgence à l’égard des provocations racistes et islamophobes.

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Un documentaire britannique révèle une certaine indulgence de la part de Facebook à l’égard des provocations racistes et islamophobes. DR
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Facebook fait-il preuve d’une complaisance tendancieuse envers les provocations racistes ? Des journalistes se sont infiltrés dans un centre de modération sous-traitant du géant du Web, au Royaume-Uni, et ont filmé le processus de formation du personnel, indique le magazine en ligne Slate. Il en ressort un documentaire intitulé «Facebook : Secrets of the Social Network», diffusé mardi soir sur la chaîne britannique Channel 4, déjà visionné par le journal The Independent.

Le militant d’extrême droite britannique Tommy Robinson, tout comme le parti nationaliste Britain First, auraient ainsi bénéficié de «protections spéciales» de la part de Facebook, généralement accordées aux gouvernements et aux organes d’information, d’après The Independent. 

Des débats politiques «tout à fait légitimes»

C’est que Facebook aurait bien compris le potentiel de rentabilité des extrémistes. «Facebook a compris qu’il était intéressant d’avoir des gens qui passent plus de temps sur le site avec un modèle économique basé sur la publicité», explique Roger McNamee, l’un des premiers à avoir investi dans l’entreprise. «Facebook a appris que [ces] personnes sont celles qui rapportent le plus parce qu’une personne extrême peut en provoquer cinquante ou cent alors ils en veulent autant qu’ils peuvent», ajoute-t-il.

Le documentaire montre également que les posts qui font l’objet d’un signalement ne sont pas immédiatement ou automatiquement retirés du site. Si les modérateurs sont formés à supprimer les contenus racistes ou haineux à l’intention d'un groupe ethnique ou religieux, les règles diffèrent pour les personnes issues de ces mêmes groupes. Par exemple, un post visant les immigrés musulmans est toléré et considéré comme une déclaration politique.

Richard Allen, le vice-président des politiques Facebook, reconnaît le traitement de faveur de ces pages mais dément tout enjeu financier : «Ce n’est pas une question d’argent mais une discussion autour des discours politiques.» Pour lui, «les gens débattent de sujets très sensibles sur Facebook, comme l’immigration. Et ce débat politique est tout à fait légitime».

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