Maroc : 11 milliards de dirhams de crédits pour les banques islamiques

Les banques islamiques au Maroc clôturent leur première année de lancement avec une demande croissante, mais se heurtent à la lenteur administrative qui freine leur expansion et leur concurrence avec le système bancaire traditionnel, indique l’agence Efe.

Le Maroc compte actuellement 71 succursales de banques islamiques représentant cinq entités, qui ont démarré leurs activités après avoir obtenu des licences auprès des autorités religieuses compétentes.

Depuis leur lancement, ces banques ont offert un total de 11 milliards de dirhams de crédits, a récemment annoncé Abdellatif Jouahri, gouverneur de la banque centrale. «C’est un excellent résultat [qui représente] une part de marché respectable», a déclaré Younes Rogui, directeur d’une succursale d’Umnia Bank à Rabat, l’une des entités islamiques officiellement reconnues au Maroc sous le nom de «banques participatives».

Younes Rogui précise que ces crédits ont été obtenus avec la commercialisation d’un seul des six produits bancaires islamiques approuvés par la loi, à savoir la Mourabaha, qui consiste à financer l’acquisition de biens.

Cependant, face aux progrès encourageants de la banque islamique au Maroc, les experts et les professionnels du secteur préviennent que la lenteur administrative pourrait fragiliser cette nouvelle expérience bancaire. Cette lenteur peut certes favoriser un bon ancrage du secteur dans le pays, estime Abdeslam Balaji, professeur d’université et expert marocain en finance islamique, mais la demande croissante de crédits pourrait compromettre l’avenir de ces entités face au manque de ressources.

«Si le retard [dans l’application des règlements régissant ces nouvelles entités] s’accumule, les banques seront lésées», indique Abdeslam Balaji à l’agence Efe, recommandant aux autorités d’accélérer l’approbation des instruments de refinancement de ces banques.