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Grand Angle  

Yassine Najid ou la persévérance pour une vie meilleure face au handicap

A 31 ans, Yassine Najid est en situation de handicap, mais cela ne l’a pas empêché de persévérer et de se battre pour poursuivre ses études. Malgré sa persévérance, le natif de Casablanca souffre de discriminations et ne parvient pas à trouver un emploi stable pour subvenir à ses besoins.

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Yassine Najid est un gardien de voiture qui rêve d'une vie meilleure. / Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
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Depuis son plus jeune âge, Yassine Najid sentait qu’il était différent des autres, désavantagé et victime de discrimination. Et pour cause, il souffre d’un handicap physique. Malgré ça, il s’est battu de toutes ses forces pour poursuivre ses études, s’est adapté à toutes les situations et a réussi à décrocher un baccalauréat en lettres modernes, puis une licence au sein de la faculté de lettres et de sciences humaines de Aïn Chock qui relève de l’université Hassan II de Casablanca.

L’histoire de Yassine Najid est d’autant plus tragique qu’il est orphelin. Il a perdu son père à l’âge de 8 ans, puis sa mère à l’âge de 13 ans. Depuis, il vit avec ses deux frères et sœurs.

Persévérance

Contacté par Yabiladi, le jeune homme se confie sur ses ambitions et les difficultés qu’il a rencontrées. Durant son cursus, il a eu des moments de faiblesse, mais il s’est toujours accroché au vœu de ses parents qui, avant de mourir, lui avaient vivement conseillé de continuer ses études. Le chemin n’a pas été évident mais le jeune homme s’est adapté : «J’écris avec ma bouche et j’utilise mes pieds pour d’autres choses de la vie quotidienne», raconte-t-il.

Pour Yassine Najid, l’handicap «est dans la tête et non pas physique». Il souhaite que son témoignage puisse lui apporter de la visibilité et peut-être des opportunités d’emploi. «Je suis un citoyen marocain, je veux juste mon droit. Je veux travailler, avoir une famille. Je prends de l’âge, j’ai déjà 31 ans», déclare-t-il, empli d’espoir.

«Une personne handicapée peut avoir des ambitions mais ne pas parvenir à les concrétiser au Maroc. Moi, je veux juste travailler.»

Yassine Najid

A un certain moment, il a même envisagé de continuer ses études à l’étranger et a postulé dans quelques universités. «J’ai été accepté, mais je n’ai pas pu partir», ajoute-t-il. Loin de baisser les bras, le Casablancais est parti à plusieurs reprises à Rabat pour postuler dans des administrations. Il a même passé des tests écrits, mais n’a jamais eu de retour de la part des recruteurs.

Malgré tous ces coups durs, Yassine Najid ne s’est pas laissé aller. Pour subvenir à ses besoins, il est devenu gardien de voitures, dans une ruelle juste à côté de chez lui. Pour être réglementé, il a demandé une autorisation à la commune, mais une mauvaise surprise a conclu son rendez-vous : «On ne m’a pas aidé, on m’a dit de payer 900 dirhams pour pouvoir avoir l’autorisation. C’est une grosse somme d’argent pour moi alors que je suis juste gardien de voitures.»

L’ambition de l’homme de 31 ans est intacte, vivace. Il a deux rêves qu’il espère réaliser un jour. Il aimerait enseigner aux personnes en situation d’handicap. «Quand tu enseignes à quelqu’un qui te ressemble, il te comprend et fait des efforts pour accomplir ses objectifs. Je pourrais leur dire de ne pas abandonner leur études, de prendre exemple sur moi pour y arriver», confie-t-il. Son autre rêve est d’avoir un kiosque pour vendre des livres.

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