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Grand Angle

Québec : Rétropédalage sur les quotas d'immigrés

Le gouvernement québécois a finalement décidé de faire marche arrière sur sa décision de fixer des quotas d’entrée pour les immigrés maghrébins. La ministre en charge de l’Immigration explique ce revirement par l’impopularité de cette mesure qui avait provoqué une levée de boucliers des associations de migrants maghrébins, mais également dans les milieux économiques et sociaux québécois.

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Kathleen Weil, ministre québécoise de l'Immigration et des Communautés culturelles
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«Je ne suis pas à l'aise avec le fait que les gens ne sont pas à l'aise avec cette orientation-là». C’est par cette confession que Kathleen Weil, la ministre québécoise de l’Immigration et des Communautés culturelles a justifié sa volte-face sur l’idée d’appliquer une politique de quotas pour les immigrés africains en provenance du Maghreb. «C'est perçu négativement, comme peut-être discriminatoire (et comme si) on ciblait l’Afrique et les Maghrébins» a-t-elle constaté. L'idée même de revoir l'équilibre entre les régions du monde sur les entrées d’immigrants au Québec n'était donc «pas le bon message à envoyer», selon la ministre, qui s'est dit soucieuse d'obtenir l'adhésion de la population.

En avril dernier, le gouvernement québécois, dans le cadre de sa politique migratoire (2012-2015), avait annoncé son intention de plafonner à 30% maximum, les entrées d’immigrants en provenance de certaines régions du monde, notamment de l’Afrique (36,8% du total des immigrants admis). Une mesure qui allait baisser le nombre de Maghrébins accueillis au Québec. En 2010, quelques 5 654 Marocains y ont été accueillis, ce qui en fait largement la première communauté de nouveaux migrants, suivis des Algériens, avec 4 442 admis, sur le total des 53 985 entrées d’immigrants enregistrées l’année dernière.

Taux de chômage élevé

Le souci de diversifier la population immigrée et les problèmes d’intégration auxquels elle est confrontée expliquaient entre autres causes, les nouveaux choix du gouvernement québécois. Mais cela n’a pas convaincu. Les associations d’immigrants maghrébins, comme celles regroupant les Marocains musulmans, avait perçu cette mesure comme discriminatoire. Dans les milieux économiques, la Fédération des chambres de commerce du Québec et le Conseil du patronat ne s’étaient pas montrés favorables non plus. De même que le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) qui appelle le gouvernement à s’attaquer aux problèmes d’intégration, au lieu de fixer des quotas d’entrée.

Ces problèmes d’intégration sont liés à une absence de maitrise parfaite du français, mais surtout au chômage. En effet, le taux de chômage chez les migrants représente près du double des 7,2% enregistrés actuellement au Québec. Ce chiffre atteint les 20% pour ce qui est des ressortissants maghrébins.

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