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Grand Angle  

Boycott : Le PDG de Danone s'engage à vendre du lait «au prix coûtant»

Au chevet de sa filiale marocaine Centrale Danone, le PDG de la multinationale française Danone a organisé ce mardi une conférence de presse pour annoncer certaines mesures. Il dit s’engager, lui et la filiale marocaine, à «vendre du lait frais pasteurisé au prix coûtant». Détails.

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Emmanuel Faber, PDG de Danone. / Ph. Patrick Kovarik (AFP)
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Du lait frais pasteurisé vendu au prix coûtant, de la transparence et de la réactivité vis-à-vis des questions des consommateurs. Tels sont les engagements pris ce mardi par Emmanuel Faber, président-directeur général de la multinationale Danone concernant sa filiale marocaine Centrale Danone.

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi à Casablanca, le patron du groupe français a promis que sa filiale marocaine prendra trois engagements forts. «Si nous arrivons à trouver un modèle viable permettant de rendre le produit plus accessible, je m’engage à vendre du lait frais pasteurisé au prix coûtant», annonce-t-il. Cela voudrait dire que Centrale ne fera plus «aucun bénéfice sur le lait frais pasteurisé», insiste-t-il.

«Nous ne sommes pas parfaits et ne pouvons pas être parfaits mais je voudrais vous dire que nous essayons d'améliorer la situation. Aujourd'hui, nous achetons du lait aux agriculteurs avec des prix similaires à ceux pratiqués en Europe. Si nous arrivons à trouver un modèle viable permettant de rendre le produit plus accessible, je m’engage à vendre du lait frais pasteurisé au prix coûtant.»

Emmanuel Faber

Les demandes des consommateurs restent «légitimes»

L’occasion pour lui d’insister sur fait que Centrale Danone continuera à produire du «lait naturel sans aucun autre ajout» parce que les familles marocaines restent «attachées à la marque». Il insiste également sur la nécessité de «renforcer la confiance, de travailler sur la marque et de regagner la confiance des consommateurs marocains».

C’est d’ailleurs ce qui a poussé le PDG de l’entreprise française à visiter des consommateurs marocains ce mardi et rencontrer ceux qui boycottent le lait de Centrale Danone. «Nous sommes marqués par le boycott que subit notre marque Centrale ici au Maroc. Je suis venu pour comprendre, écouter», a-t-il débuté son intervention. Il reconnait que «les consommateurs décident des marques qu’ils choisissent. Je regrette profondément ce choix mais je le respecte», lance-t-il aux journalistes présents sur place.

«J’ai rencontré beaucoup de gens… De toutes ces rencontres je voudrais partager ce que j’en tire. Après une journée riche de dialogues, de discussions, d’écoute, il est clair que la société marocaine est traversée par les mêmes tensions que nous rencontrons dans les autres pays. Les demandes sont légitimes. Sur le lait frais pasteurisé, je souhaite que nous y répondions», déclare Emmanuel Faber.

Bocyott de Centrale, une «situation jugée suffisamment alarmante»

Auparavant, Centrale Danone a annoncé, lundi soir, que le Président directeur général de sa société-mère, l’entreprise française Danone, donnera ce mardi une conférence de presse à la Fondation Al Saoud de Casablanca. Dans une «situation jugée suffisamment alarmante», la filiale marocaine a indiqué que «des annonces importantes» seront faites, sans donner de précision. Mais elle a indiqué qu'Emmanuel Faber s’est rendu ce mardi au Maroc «pour écouter et mieux comprendre sur le terrain les raisons du boycott débuté il y a maintenant plus de 2 mois».

Centrale Danone a également publié une vidéo, ce mardi, du PDG de la société-mère. Emmanuel Faber y rappelle que la marque «existe au Maroc depuis 50 ans» et qu’elle est gérée par Danone depuis cinq ans. Il évoque aussi un boycott «de grande ampleur» que subit la filiale marocaine. «J’ai souhaité venir moi-même écouter, rencontrer des consommateurs, des jeunes, des épiciers, les représentants de nos salariés, nos équipes mais également des agriculteurs, pour écouter les messages des Marocains, pour le comprendre et pour faire changer les choses», conclut-il.

La filiale marocaine du groupe français fait face, depuis le 20 avril dernier, à une campagne de boycott visant sa marque de lait. Un boycott qui concerne également les produits des Eaux minérales d’Oulmès et ceux d’Afriquia.

Article modifié le 2018/06/26 à 19h45

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