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Grand Angle

Le Maroc acceptera-t-il des centres pour migrants sur son territoire ?

En vue de contourner le Règlement de Dublin III sur l’asile et la migration, l’UE prévoit de créer des centres de rétention pour les migrants en Afrique du Nord.

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Image d'illustration. / Ph. L'Express
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Le Conseil de l’Europe exhume le projet d’installer des centres de rétention pour les migrants en Afrique du Nord. L’Allemagne, l’Italie et tout récemment la Hongrie avaient défendu une telle proposition mais sans parvenir à persuader l’ensemble des Vingt-huit à l’adopter.

Actuellement, le contexte géopolitique est plutôt favorable à son examen, surtout que l’Italie, et dans une moindre mesure Malte, se montrent récalcitrants à obéir encore au Règlement de Dublin III, adoptée en 2013 sur l’asile et la migration.

Le texte attribue, en effet, la responsabilité de l’examen de la demande d'asile d’un migrant au premier pays où son embarcation échoue. Généralement, les cotes italiennes, maltaises, grecques et espagnoles sont les destinations de prédilection des organisateurs des flux migratoires.

Pour montrer son désaccord avec cette loi, le nouveau ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini n’a pas hésité à boycotter, le 5 juin dernier, une réunion de ses homologues de l’UE consacrée à cette question.

«Le Maroc n’est pas concernée par la proposition du Conseil de l’UE»    

La colère du gouvernement italien a contraint le président du Conseil de l’Europe, le Polonais Donald Tusk, à remettre à jour la vielle proposition. Elle figurera d’ailleurs sur l’agenda du Sommet des Vingt-huit, prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles.

Cette fois, en plus de l’appui des Vingt-huit, Donald Tusk compte sur la complicité des Nations unies et de l’Organisation internationale pour les migrations dans la gestion des centres de rétentions en Afrique du nord afin de leur donner un cachet «humanitaire». Par cette manœuvre, Tusk entend faire d’une pierre deux coups : d’une part, contourner le Règlement de Dublin III et d’autre part, calmer les Italiens.

Pays d’émigration, devenu depuis quelques années une terre d’accueil, «le Maroc n’est pas concerné par l’installation de camps de rétention pour les migrants», affirme à Yabiladi ce vendredi une source diplomatique. «Par le passé, le royaume avait eu l’occasion de rejeter la réadmission de Subsahariens censés avoir transités par son territoire. Depuis, notre position n’a pas changé», souligne-t-elle.

Et de rappeler à juste titre le discours du roi Mohammed VI prononcé à l’occasion du Sommet UE-UA, tenu en novembre dernier à Abidjan. Le souverain avait en effet pointé du doigt des «vérités infondées» largement répandues en Europe sur les migrants et la migration africaine, précisant qu'elle n’est pas «intercontinentale». «Elle est d'abord intra-africaine : sur cinq Africains qui se déplacent, quatre restent en Afrique», avait-il fait savoir.

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