La date des élections législatives anticipées au Maroc reste encore une inconnue malgré l’annonce, hier, dimanche 14 août, d’un consensus entre les partis politiques et le ministère de l’Intérieur pour la tenue de ce scrutin le 11 novembre prochain. Cette date ne serait plus d’actualité à en croire des responsables politiques joints, lundi 15 juillet au matin. On parle désormais du 25 novembre car le 11 serait trop proche de l’Aid El Kébir (probablement le 7 novembre) et le 18 coïncide avec la fête de l’Indépendance. Pour le moment, rien n’est encore officiel et les tractations continuent entre l’Intérieur et les factions politiques.
Pas de consensus
L’annonce de la date des élections, hier, a pu être comprise comme la fin des divergences qui bloquaient jusque là les discussions, mais tel n’est pas encore le cas. «Il n’y a de consensus sur rien», précise Abdelilah Benkirane, chef de file du Parti de la Justice et du Développement (PJD), dont le parti continue de faire des objections sur certains points concernant le découpage ainsi que les listes électorales. «Ces points seront discutés au Parlement», assure un de ses lieutenants, Lahcen Daoudi.
Au Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), également, «l’objectif n’est pas de préciser la date mais de dégager le contenu des lois électorales. Il y a pas mal de questions à régler», indique Karim Tajj, membre du bureau politique de la formation de Nabil Ben Abdallah. La question de la représentativité des femmes, l’élargissement de la liste nationale constituent autant de points qui attendent un consensus global.
Course contre la montre
La session extraordinaire du Parlement, nécessaire à l’adoption des textes de lois en gestation, promet d'être très intensive - vu les différents projets à adopter - mais aussi très agitée. Elle devrait se tenir durant le mois d’août, après la tenue d’un conseil du gouvernement et d’un conseil des ministres, à l’issue desquels les textes seront transmis au Parlement.
Il faut donc s’attendre à une véritable course contre la montre, sachant qu’il faut publier au Bulletin officiel le décret (sur les élections) 45 jours avant la date annoncée pour l’organisation du scrutin. Déjà, une autre interrogation occupe les esprits : comment concilier ces élections, l’installation du nouveau Parlement et le vote de la prochaine Loi de Finances qui doit avoir lieu avant le 31 décembre ?