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Grand Angle

Patrimoine casablancais : 2000 bâtiments inventoriés à Sidi Belyout, et après ?

L’Agence urbaine de Casablanca a entamé une étude pour élaborer un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine architectural, à Sidi Belyout, Casablanca. L’étape d’inventaire finie, quelles sont les prochaines étapes ?

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L’Agence urbaine de Casablanca a entamé une étude pour élaborer un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine architectural. / Ph. DR
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Le patrimoine de Casablanca, un des plus riches du royaume fait face à un danger permanent, celui des bâtiments menaçant ruine, la perte ou l’oubli d’un passé créatif de la capitale économique du royaume. D’où la nécessité de mettre en place des plans pour conserver et sauvegarder le patrimoine architectural casablancais.

Dans ce sens, l’Agence Urbaine de Casablanca a lancé une étude pour l’élaboration d’un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine architectural, urbain et paysager au cœur historique de la ville de Casablanca : L’arrondissement de Sidi Belyout. L’étude va permettre d’inventorier les éléments patrimoniaux existants, d’élaborer un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine et de déterminer les actions et les moyens à mettre en place pour préserver ce patrimoine sur la durée, indique un communiqué de presse de l’Agence.

La première phase de l’étude a eu lieu, après réunion du comité de pilotage, avec l’inventaire de 2000 bâtiments et à peu près 30 espaces urbains de différents courants urbanistiques et architecturaux (néo-mauresque, art-déco, moderne, post moderne, international…).

Sidi Belyout a son poids patrimonial

Contacté par Yabiladi, Hassan Siraj, directeur de la planification et de la gestion urbaine au sein de l’Agence urbaine de Casablanca précise que l’étude a été scindée en deux, la plus urgente concernant Sidi Belyout puis le reste du territoire de Casablanca viendra plus tard. «Il est clair que Casablanca comporte beaucoup de bâtiments et d’espaces à caractère patrimoniaux. Cependant la concentration, la qualité, le niveau de dégradation est différent d’un secteur à un autre. Sidi Belyout tout seul a le même poids par rapport au reste du territoire en matière de territoires à préserver, à valoriser et à sauvegarder», indique le responsable.

«Casablanca regorge de bâtiments particuliers, il s’agit d’une histoire d’un siècle de réalisations durant des phases où il y a eu l’âge d’or de certains nombres d’écoles d’architecture et d’urbanisme, un patrimoine qui ne peut pas être considéré seulement comme un patrimoine de Casablanca, mais international. Il se caractérise par une grande densité des bâtiments qui répondent aux critères de classement en tant que bâtiment de valeur, que ce soit en norme ou en qualité.»

L’étude entamée par l’AUC comporte quatre grandes missions, «l’inventaire exhaustif, l’établissement d’un rapport de présentation de règlement, les modalités de mise en œuvre et la phase d’accompagnement», explique Hassan Siraj.

Sur les 2000 bâtiments inventoriés, il y a une classification qui est apportée : «Ceux considérés comme A : à inscrire, à restaurer et dans ce cas il faut entrer en contact directement avec le propriétaire pour les préserver de façon intégrale, il y en a 700. Parmi eux, 200 méritent d’être inscrits en tant que patrimoine national et 80 qui sont déjà inscrits», précise-t-il. Le reste des bâtiments sont de type B «ils n’ont pas besoin d’être inscrits, doivent être préservés dans leurs caractéristiques de base mais peuvent avoir besoin d’un nombre de modifications», ajoute le directeur de la planification et de la gestion urbaine.

Identification des zones à haut potentiel

Oualid Ismail Saad, conservateur régional du patrimoine à Casablanca-Settat, contacté par Yabiladi, explique les lignes générales de ce plan de sauvegarde qui après l’inventaire consiste à «définir les zones à haut potentiel patrimonial, puis l’intégration aux autres plans de planification urbain». Selon lui, le but du plan de sauvegarde est de «définir les zones et sous zones à différentes valeurs patrimoniales avec une normative d’urbanisme spécifique. Les bâtiments sont ensuite classés et les types d’intervention sont établis à partir de la base de donnée du recensement». D’ailleurs Oualid Ismail Saad ajoute que le plan de sauvegarde est un outil de gestion «opposable au tiers et valable sur l’ensemble d’un périmètre, ici en l’occurrence, il s’agit de Sidi Belyout».

L’objectif de cette étude, rappelle le conservateur régional du patrimoine de Casablanca, est «d’atteindre la restauration, la conservation. Ensuite les documents d’urbanisme interviendront dans la manière dont les gens doivent restaurer, réhabiliter ou carrément reconstruire».

Cette étude représente un pas vers la reconnaissance de ce patrimoine qui fait la singularité de Casablanca. Une dose d’optimisme dans le milieu culturel.

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