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Grand Angle

Espagne : Les migrants marocains plus souvent rapatriés que les Subsahariens

D’après le rapport annuel du Service jésuite pour les migrants, les Marocains sont plus facilement identifiables et leur retour est simplifié. Les autorités espagnoles ont en revanche plus de difficultés à identifier la nationalité déclarée des Subsahariens.

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Un Centre d’internement d’étrangers (CIE) en Espagne. DR
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Les autorités espagnoles plus enclines à refouler les migrants marocains que leurs homologues subsahariens ? Dans son rapport annuel sur les Centres d’internement d’étrangers (CIE), le Service jésuite pour les migrants, qui a régulièrement accès aux CIE de Madrid, Barcelone, Valence, Algésiras et Tarifa, indique que les Marocains font plus souvent l’objet d’un rapatriement que les Subsahariens.

«Les Centres d’internement pour étrangers continuent de s’inscrire davantage comme une portée d’entrée vers l’Europe, notamment pour certaines nationalités», fait remarquer El País. Les taux élevés de rapatriement concernent surtout les migrants originaires du Maroc, de Colombie, de Roumanie ou d’Albanie. Dans leur cas, le pourcentage de retours et d’expulsions dépasse les 70%.

Alors que 86% des 1 600 Marocains environ accueillis l’année dernière dans les CIE considèrent ces centres comme l’étape antérieure à leur rapatriement, dans le cadre des accords relatifs à l’immigration entre l’Espagne et le Maroc, des migrants d’autres nationalités sont quant à eux remis en liberté, sans être expulsés, mais restent livrés à eux-mêmes. L’Espagne est en effet peu disposée à faciliter leurs démarches administratives en vue de leur régularisation, «ce qui les maintient dans un cercle d’inégalités sans fin», souligne El País.

Les Marocains sont plus facilement identifiables et leur retour est simplifié, expliquent les Jésuites. Quant aux Subsahariens, les autorités espagnoles n’ont d’autres choix que de les libérer «étant donné la difficulté de prouver leur nationalité» dont ils se déclarent.

«La sécheresse a pesé sur l’économie marocaine»

Le rapport du Service jésuite pour les migrants rappelle également les chiffres du ministère de l’Intérieur sur l’immigration, selon lequel 28 572 personnes sont entrées clandestinement en Espagne en 2017, contre 14 558 en 2016. Les villes autonomes de Ceuta et Melilla sont les principales portes d’entrée de l’immigration africaine sur le territoire espagnol :  2 062 migrants ont franchi la première, contre plus du double pour la seconde (4 231).

A ces chiffres, il faut ajouter les 18 794 personnes en situation irrégulière qui ont été arrêtées l’année dernière, tandis que 21 834 mesures d’expulsion ont été prises. Là encore, les Marocains sont les plus concernés (4 019), suivis des Colombiens (1 252), des Algériens (771), des Pakistanais (656) et des Brésiliens (653).

Le Service jésuite explique que l’augmentation du nombre de migrants clandestins «est principalement due à l’immigration irrégulière marocaine (5 498) et algérienne (5 178). Malgré l’instabilité politique et sociale découlant des révoltes d’Al Hoceima au Maroc, l’augmentation du chômage dans les deux pays a été décisive. L’économie algérienne souffre des prix relativement bas des hydrocarbures, alors que la sécheresse a pesé sur l’économie marocaine».

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