Menu

Grand Angle

Un siècle après, elle découvre le Maroc grâce au carnet de voyage de son grand-père

Une journaliste a retrouvé le carnet de voyage de son grand-père, qui s’est rendu au Maroc en 1920. Ainsi, la Suissesse nous fait embarquer dans sa propre odyssée, comme une manière de retracer celle de son grand-père.

Publié
./Ph. DR
Temps de lecture: 2'

Sylvie Bigar est écrivaine et collaboratrice au Washington Post pour la rubrique voyage. Vendredi dernier, c’est une histoire bien particulière qu’elle a racontée. Cette fois-ci, la journaliste se rend au Maroc sur les traces de son grand-père.

Durant les années 1920 à Paris, son grand-père Louis Schwob, un ingénieur suisse, a été envoyé en mission au Maroc. Il est chargé d’enquêter sur la faisabilité d’un barrage sur l’Oum Errabiâ, le deuxième plus grand fleuve au Maroc. Sur ses notes, Louis accueille la nouvelle avec une grande excitation : «J’étais de nouveau un enfant, prêt à embarquer pour une aventure fabuleuse et scientifique, à la Jules Vernes.»

Ce carnet intitulé «Sur les rives d’Oum Errabiâ» a été compilé par la mère de Sylvie. Lorsque la journaliste y mettra la main, elle ne se posera pas de questions, comme elle le raconte : «J’ai littéralement commencé à faire mes valises. Pour qu’un siècle après, j’entreprenne ma propre odyssée le long du fleuve.»

Faire sa propre odyssée

Le voyage de Sylvie débute dans la capitale économique, à Casablanca. Cependant, suivre l’itinéraire de son grand-père s’est avéré être une tâche ardue, car elle n’avait de lui que le début de l’essai. Certaines villes y étaient mentionnées et d’autres non. Ainsi, Sylvie a décidé de longer le fleuve, de l’océan à la source.

Depuis Casablanca, la journaliste s’est dirigée 100 kilomètres plus au sud, vers la ville d’El Jadida. Elle visitera la Citerne portugaise ainsi que les fortifications de cette ville appelée autrefois Mazagan.

Sylvie Bigar. Journaliste du Washington PostSylvie Bigar. Journaliste au Washington Post

Le lendemain, la journaliste ira à Azemmour, où depuis une falaise donnant sur la rive gauche de l’Oum Errabiâ, «[elle a] vu de l’eau, [elle] a sauté de la voiture et a couru entre les roseaux et les pierres», pour enfin apercevoir le fameux fleuve.

Le paysage qui se dressait devant elle était somptueux, fait de palmiers et de terres agricoles luxuriantes. A ce moment-là, Sylvie a voulu imaginer ce que son grand-père aurait vu. «L’estuaire de sable à environ un kilomètre, les bateaux de pêcheurs rouges et verts» avaient sans doute façonné le panorama.

Toujours sur les pas de Louis, elle ira à Sidi Saïd Maachou, le plus ancien barrage du Maroc. Situé dans la province de Settat et proche d’El Jadida, son chantier de construction a été achevé en 1929. Sylvie, sur la base de preuves et d’allusions dans le carnet de voyage, en déduit que son grand-père aurait participé à sa construction.

Par la suite, elle parcourra le Moyen Atlas et se rendra à Beni Mellal, puis au barrage de Bin El Ouidane. Une fin féérique, qui ne cessera de lui rappeler son défunt grand-père, mort alors qu’elle était adolescente. Sylvie confie qu’elle n’était pas très proche de lui. Cependant, la passion pour le voyage et l’écriture vient certainement de lui.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com