La Commission européenne est restée impassible face au calvaire quotidien des porteuses marocaines souhaitant entrer à Ceuta et Melilla. Interpellé sur le sujet par des eurodéputés écologiques et d'extrême gauche, le Commissaire aux Migrations et des Affaires internes, Dimitris Avramopoulos a tout simplement botté en touche, renvoyant la balle dans les camps du Maroc et de l'Espagne.
Les parlementaires voulaient interroger la Commission sur une possible «violation structurelle [de] la Charte fondamentale des Droits de l'Union européenne», publiée au Journal officiel de l'UE le 18 décembre 2000. Pour éluder la question, le Grec a choisi de répéter quelques principes de ladite Charte, notamment son article 31, rapporte El Faro de Ceuta. Le texte annonce en effet que «tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et sa dignité. Tout travailleur a droit à une limitation de la durée maximale du travail et des périodes de repos journalier et hebdomadaire, ainsi qu'une période annuelle de congés payés».
C'est au Maroc et à l'Espagne de régler le problème
Malheureusement, des années lumières séparent les porteuses marocaines, qui font le pied de grue pendant des heures en attente de pouvoir entrer à Ceuta et Melilla, de ces avantages. Le calvaire des femmes porteuses profite surtout à de grands commerçants opérant à Nador et Al Hoceima.
La suite de la réponse du Commissaire européen confirmera le désintérêt pour ce problème. «Les autorités nationales sont les responsables à même d'évaluer» ce dossier, a-t-il lancé. La Commission européenne est «consciente de la situation spécifique à Ceuta et Melilla et de la frontière entre le Maroc et l'Espagne que traverse quotidiennement un nombre élevé de personnes. Ce qui est à l'origine d'une constante pression à la frontière et des difficultés pour l'ordre public», a expliqué Avramopoulos.
Enfin, le Commissaire à la Migration et des Affaires internes a souligné qu'il «existe des mesures spécifiques de contrôle dans le poste frontalier de Tarajal II destinées à réduire la pression à la frontière et réguler le flux de trafic quotidien».