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France : Arrêté au Maroc, un ancien salafiste converti témoigne

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La mosquée marseillaise As-Sounna que fréquentait Julien, où l’imam El Hadi Doudi donnait ses prêches / Ph. Boris Horvat (AFP)
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Julien (nom d’emprunt), converti à l’islam et ancien salafiste, a récemment livré son témoignage au Parisien, dans lequel il revient sur son passé de radicalisé. Tout commence en 2010 à ses 18 ans, lorsqu’il dit avoir trouvé des réponses à ses «questions existentielles» dans l’islam salafiste, coupant avec les traditions catholiques de sa famille aveyronnaise. «C’était le courant qui avait le vent en poupe. Et puis la littérature salafiste est la mieux faite et la plus répandue», confie-t-il au journal.

«Quand vous êtes dans la salafiyya, vous êtes persuadé de faire partie du groupe sauvé», ajoute-t-il. Julien s’installe ensuite à Marseille et se marie avec une jeune convertie. Il se rend fréquemment à la mosquée de l’imam El Hadi Doudi, qui a été expulsé en avril dernier à cause de ses prêches radicaux.

Le jeune homme, qui dit aujourd’hui en être revenu, nuance cependant la charge violente du salafisme : «On peut considérer que c’est une porte d’entrée vers la violence mais attention, cela ne veut pas dire que tous les salafistes sont violents. Et encore moins terroristes. A Marseille, je n’ai jamais entendu de prêche tendancieux. C’est la foi qui est radicale, pas nécessairement les actes.»

Plus loin, Julien raconte au Parisien s’être installé au Maroc, souhaitant «vivre dans un pays où l’on ne jugerait pas [sa] foi». Sauf qu’en décembre 2014, il est arrêté pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un attentat». Quatre mois de détention s’en suivent, avant un acquittement et son retour en France. C’est à ce moment-là qu’il dit s’être éloigné du salafisme : «Les salafistes ont une vision figée de la religion alors que moi je remets sans cesse tout en question.» En septembre, il a fait partie des premiers bénéficiaires du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire). Aujourd’hui, Julien travaille en intérim en Gironde, sans renier son engagement dans l’islam, qu’il décrit comme «plus intime et plus épanoui».

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