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Grand Angle  

Quand le Maroc boycotte le talent : Brève histoire d’une trop longue Malhama

Si vous doutiez que le chiffre 13 porte malheur, les 13 minutes de la Malhama en soutien à Maroc 2026, finiront par vous convaincre... définitivement. [Billet satirique]

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Image rare de Oussama Benjelloun en train de cliquer sur Jem / Copie d’écran Youtube
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Les meilleures blagues sont les plus courtes. Il en va aussi des mauvaises chansons qu’on préfère courtes pour ne pas s’infliger trop longtemps la torture sonore. Une palanquée de stars de la musique, de la télé, du cinéma, du mannequinat et de je ne sais quoi, ont choisi de punir les Marocains pour avoir boycotté 3 grandes marques et quelques poissons. 

Dans leur forfait, ils ont même entrainé avec eux un groupe d’enfants complètement hagards devant tant de nullité artistique. L’UNICEF devrait intervenir d’urgence et mettre en place une cellule psychologique pour ces pauvres bambins traumatisés. Paroles, playback, réalisation, tout est à jeter. Et pour que tout le monde entende le texte insipide, ils nous l’ont chanté en arabe, français, anglais et espagnol. La honte internationale !

Piqué au vif, l’orchestre gouvernemental s’est mis en branle pour ne pas laisser passer cette forfaiture. Il faut dire que les ténors du Parlement, mais aussi les soprano, les barytons et même les castra ont en coeur mitraillé de questions les ministres.

Mohamed Boussaïd, ministre EMI Music & Spotify, a été le premier à réagir à l’agression auditive : «hadou mdawikh !». Pour lui, on ne peut être que fou pour oser tourner un clip avec autant de playbacks ratés, de chants faux, de stars qui ne connaissent pas les paroles...

Lahcen Daoudi, ministre de la guitare ne décolère pas. Celui qui a passé sa nuit à tenter d’accorder sa guitare en vain, fustige «cette manœuvre de sape de notre patrimoine culturel qui vise à faire fuir les artistes étrangers du Maroc». «Adieu mon featuring avec le groupe de Gospel de Detroit», a-t-il ajouté en pleurs.

Mustapha El Khalfi, ministre des Relations avec les fans et porte-parole des groupies n’a pas hésité à se montrer sévère face à la nullité artistique : «Nous poursuivrons toutes celles et ceux qui chantent faux !». Il a ajouté qu’une loi sera prochainement votée pour «interdire la chanson à ceux qui ne sont pas chanteurs professionnels dûment reconnus par les autorités de tutelle».

Le chef d’orchestre Saâdeddine El Othmani, grand maestro du silence, a vilipendé 2M pour avoir accepté cette bouillie musicale contraire à la déontologie artistique. 

Entendre la médiocrité tomber et ne pas voir le talent pousser

Un membre du Comité d’organisation de la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde 2026, ayant requis le pseudonymat (nous l’appellerons MHE), a qualifié les chanteurs de traîtres à la nation. «Abtal el watan ? Achmen ! Nezlo l batal 3la lwatan», a-t-il fustigé. 

Le syndicat des humoristes sans talent s’est désolidarisé de Saïd Naciri qui semble être derrière cette mascarade. Même Loubna Abidar qui avait dû subir le lourdot n’en démord pas : «Quand Naciri, les autres ils plourent (sic)». 

Si vos yeux saignent à l’instar de vos oreilles, nous ne vous laisserons pas sur cet aveuglant malentendu. Si la nightmare team veut vous faire croire qu’au Maroc le talent est boycotté, sachez que d’autres réussissent à nous réconcilier avec notre longue histoire. Imagine 2026... sans Malhama !

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